L’Europe, nouveau champ de bataille pour les Américains pro- et anti-Trump
Alors que Donald Trump s’apprête à prendre ses fonctions, les expatriés américains en Europe oscillent entre exaltation et appréhension, selon leur bord politique. Le quotidien britannique The Guardian rencontré plusieurs militants démocrates comme républicains à l’étranger.
Pour Sarah Elliott, conservatrice américaine vivant à Londres et porte-parole de Republicans Overseas UK, l’arrivée de Trump marque un tournant. Elle parle d’un “nouvel ordre mondial” et d’une administration “musclée”. Selon elle, Trump profitera au Royaume-Uni, notamment en consolidant les relations transatlantiques.
Du côté des démocrates, l’ambiance est bien différente. Angela Fobbs, enseignante en Allemagne, qui préside le groupe Global Black Caucus de Democrats Abroad, s’inquiète pour ses proches restés aux États-Unis. “Les gens vont avoir un réveil brutal”, avertit-elle. Sharon Manitta, militante démocrate de longue date installée dans le comté de Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre, souligne, quant à elle, que “les Américains vivant hors des États-Unis s’intéressent à des questions telles que la liberté de procréation et le système de santé, un sujet qui [lui] tient particulièrement à cœur, car [ses] parents ont perdu une belle maison à cause de problèmes médicaux”.
Quel rôle pour les expatriés ?
Devant la montée de l’extrême droite et les risques de régression démocratique, elle exhorte les expatriés à agir :
“Tant que vous avez un passeport américain, vous avez la responsabilité de vous soucier de votre pays. Si nous baissons les bras, nous tomberons dans une forme de fascisme.”
Elizabeth Kelly, militante démocrate établie à Londres, insiste sur l’importance d’intensifier les campagnes d’enregistrement des électeurs expatriés, qu’elle qualifie de “cruciaux pour les élections locales et nationales”.
Cette fracture idéologique montre à quel point les expatriés restent impliqués dans le destin de leur pays d’origine, entre volonté de changement et fidélité à leurs convictions. Une certitude persiste : pour ces expats, le combat pour l’avenir des États-Unis est loin d’être terminé et il se jouera en partie à l’étranger.
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