L’Europe de Lampedusa à Zaporijia

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Cette fois-ci, les Américains ne seront pas là. Si l’Europe a réussi à maintenir son unité lors de l’invasion de l’Ukraine, c’est en bonne partie parce que Washington a montré la voie. Dans la crise migratoire que connaît aujourd’hui le continent, et dont l’île italienne de Lampedusa est l’épicentre, l’Europe est seule face à elle-même. Le grand test a commencé.

Rien, dans cette affaire, n’est anodin. Inutile de rentrer ici dans les batailles de chiffres. Certes, les démographes compétents et reconnus nuancent souvent les analyses et les prévisions les plus alarmistes en la matière. Il est toutefois d’autres indicateurs chiffrés : les percées électorales, ces dernières années, du RN en France, de l’AfD en Allemagne, de Vox en Espagne, de la Lega et de Fratelli d’Italia en Italie, sans compter, bien sûr, le bloc, à l’Est, constitué notamment de la Hongrie et de la Pologne, très virulent sur ces questions. La crispation, sur le continent, est un fait. L’ignorer n’a aucun sens.

Imposteurs et cyniques. La campagne des élections européennes de 2024 vient de commencer à Lampedusa, et nul doute que les partis situés à la droite de la droite se frottent les mains. Non sans quelque hypocrisie, d’ailleurs. Gérald Darmanin a fait remarquer (1), avec raison, que le RN n’a pas soutenu au Parlement européen les dispositions qui permettent d’examiner les demandes d’asile dès l’arrivée, et donc de renvoyer immédiatement ceux qui seraient refusés. Selon la fameuse formule [...] Lire la suite