L’Europe, un havre de paix pour les Américains

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De plus en plus d’Américains s’installent en Europe, constate l’hebdomadaire The Economist, et pour beaucoup il s’agit d’une fuite. Selon Amanda Klekowski von Koppenfels, spécialiste de la diaspora américaine et chercheuse à l’université du Kent, “les Américains pensaient autrefois que leur pays était la nation ultime de l’immigration ultime, et le quitter leur semblait étrange”, résume le magazine. Voici pourtant ce qui les séduit en Europe : “de bons soins de santé, de meilleurs transports, moins de violence armée, un racisme beaucoup moins meurtrier”.

En dix ans, le nombre d’Américains installés aux Pays-Bas est passé d’environ 15 500 à 24 000 ; au Portugal, leur nombre a triplé ; et en Espagne, il a augmenté de 70 %. Dans d’autres pays, comme la France, l’Allemagne et les pays nordiques, ce chiffre a augmenté modérément ou est resté stable.

Les facteurs “push”

Les Américains, s’ils étaient nombreux à dire vouloir quitter leur pays au moment de l’élection de Donald Trump, sont peu nombreux à l’avoir finalement fait. Ces flux migratoires ne s’opèrent pas en réaction à des événements précis, mais plutôt en réaction à une situation perçue comme se dégradant. Caroline Behringer, ancienne assistante de Nancy Pelosi, l’ancienne chef des démocrates à la Chambre des représentants, s’est expatriée à Amsterdam après la victoire de Donald Trump. Selon elle, pour la plupart des Américains ayant fait le choix de partir vivre en Europe, “la politique n’était pas tant le motif du départ qu’une raison pour ne pas revenir”, souligne The Economist.

Pour les Africains-Américains, la violence et le racisme constituent des facteurs supplémentaires. Sylvia Johnson, psychiatre, et son mari, Stanley, avocat, se sont installés à Lisbonne en 2022. Tout est parti de cette réflexion de Stanley : “Si je dois vivre dans un pays où j’ai besoin d’une arme pour protéger ma famille, alors ce pays n’est pas fait pour moi.”

Les facteurs “pull”

  • La qualité de vie. De nombreux expatriés évoquent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée en Europe. Le télétravail a aussi permis plus de mobilité. Par ailleurs, l’essor de l’anglais comme langue d’études et de travail favorise leur installation. “Certains émigrés ont été attirés par les solides filets de sécurité européens concernant la santé” ajoute le magazine britannique, qui cite Heather Caldwell Urquhart, désormais installée au Portugal :

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