L’Ethiopie en deuil de 28 migrants tués en Libye

Persécutions. Faute de perspectives, ils avaient quitté l’Ethiopie. Chrétiens, ils ont été tués en Libye par l’Etat islamique.

Balcha Belete avait quitté l’Ethiopie il y a deux mois, discrètement, par le Soudan, avec son ami Eyasu Yekuneamelak, pour chercher des jours meilleurs. Les deux trentenaires ont d’abord atterri en Libye. Balcha, électricien, «voulait aller en Italie ou en Afrique du Sud, a raconté à l’AFP son frère aîné, Tesfaye Wolde, à Addis-Abeba. Il s’est laissé convaincre par un ami déjà installé en Libye.» Eyasu, lui, rêvait de se rendre en Grande-Bretagne «pour aider sa famille», a expliqué un de ses proches au New York Times.

Mais il n’avait plus donné signe de vie depuis un mois. L es deux hommes ont été pris en otages par l’Etat islamique (EI) en Libye, et Tesfaye Wolde les a vite reconnus sur la vidéo d’une trentaine de minutes mise en ligne dimanche par l’EI : «Je les ai vus agenouillés. Un homme masqué pointait un pistolet sur mon frère et son ami avait un couteau sous la gorge.»

Deuil. Au total, 28 chrétiens éthiopiens ont été exécutés en deux endroits de Libye, la moitié par décapitation sur une plage où ils ont été conduits vêtus de combinaisons orange, les autres par balle, tirée à bout portant. Les victimes sont présentées comme des «fidèles de la croix appartenant à l’Eglise éthiopienne ennemie». La vidéo prévient que les chrétiens continueront d’être visés sauf s’ils se convertissent à l’islam ou s’ils payent pour leur protection.

Ces assassinats interviennent deux mois après la décapitation par l’Etat islamique de 21 Coptes égyptiens. Pays aux deux tiers chrétiens, l’Ethiopie, dont le gouvernement a condamné cet «acte barbare commis contre nos ressortissants innocents», a entamé mardi un deuil national de 72 heures en mémoire des victimes. Ces dernières ont été qualifiées par des militants de l’EI de «croisés» chrétiens déterminés à tuer des musulmans. Le pape a exprimé lundi au patriarche Abune Mathias, chef de l’Eglise orthodoxe (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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