Publicité

L’Espagne entame un “grand virage à droite”

“Victoire incontestable” pour les conservateurs, “sérieux revers” pour la gauche : aux yeux de la presse espagnole, à commencer par le quotidien de centre gauche El Periódico de Catalunya, les élections municipales et régionales du 28 mai ont fait prendre à l’Espagne un “grand virage à droite”. Le Parti populaire (droite traditionnelle), principale formation d’opposition, a récolté la plus large part des suffrages (31,5 %) et “augmente de façon exponentielle son pouvoir institutionnel”, abonde El País, proche des socialistes espagnols.

La réaction du Premier ministre, Pedro Sánchez, très impliqué dans la campagne, a pris de court la classe politique et les observateurs. Face à la déroute subie par son parti, le PSOE (28,1 % des suffrages), le dirigeant socialiste a pris la décision, ce lundi 29 mai, de dissoudre le Parlement et d’avancer au 23 juillet les prochaines élections législatives générales en Espagne, initialement prévues fin 2023.

Selon La Vanguardia, la réussite de l’adversaire de Sánchez, Alberto Núñez Feijóo, président du PP, est d’avoir rendu crédible “la nécessité de chasser le ‘sanchismo’”, soit le surnom donné à la politique menée par le chef du gouvernement espagnol, caractérisée par une alliance des socialistes avec la gauche radicale et les partis indépendantistes de gauche catalan et basque.

Par ailleurs, poursuit le journal libéral conservateur, en modérant son discours Feijóo est parvenu “à regrouper la droite sous le rideau bleu de son parti”. Une façon d’absorber les électeurs de Ciudadanos, parti de centre droit en pleine désintégration.

À droite toute

Parmi les résultats les plus notables, le PP confirme sa domination à Madrid, où il obtient la majorité absolue au conseil municipal de la capitale espagnole, sous l’égide du maire sortant José Luis Martínez-Almeida, et au gouvernement de la région éponyme, présidée par Isabel Díaz Ayuso, figure de la ligne dure du PP.

La droite obtient aussi la majorité absolue dans la région de La Rioja, dans la partie nord du pays, et récupère dans son giron plusieurs villes d’Andalousie. Cette région du sud, autrefois bastion du socialisme espagnol, est la plus peuplée du pays. Le PP y détient la majorité absolue depuis juin 2022. Au total, six des dix régions autonomes dirigées par les socialistes (directement ou dans le cadre d’une coalition) et qui étaient en jeu le 28 mai basculent en faveur du PP.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :