L’ennemi traque nos voitures, mondialisation et bipeurs explosifs, la Maison-Blanche en mode virtuel
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À la veille des élections américaines, ça ne fait jamais de mal de taper un peu sur les ennemis habituels. La Maison-Blanche s’apprête ainsi à interdire les logiciels d’origine chinoise ou russe installés à bord des automobiles circulant sur le territoire des États-Unis. Motif invoqué : ils pourraient être piratés pour servir à de perverses télésurveillances, rapporte Bloomberg.
Le gouvernement s’inquiétait déjà des essais de voitures autonomes menés dans la région de San Francisco par des entreprises chinoises rivales de Cruise ou de Waymo, les suspectant d’établir une cartographie clandestine des villes, utile pour des missions d’espionnage ou en cas de conflit.
La réalité est peut-être plus prosaïque. Il s’agirait aussi d’une manœuvre protectionniste pour le cas où les droits de douane de 100 % imposées aux voitures électriques chinoises ne suffiraient pas à les écarter du marché américain. Ces applis sont si intégrées dans les systèmes multimédias des véhicules qu’il serait impossible de les remplacer pour éviter leur interdiction à l’importation. Destiné officiellement à soutenir les voitures électriques américaines à partir de 2025, le plan doit être annoncé dans les prochains jours par le ministère du Commerce, à Detroit, dans le Michigan, un fief historique de l’automobile situé dans un État décisif pour la présidentielle du 5 novembre.
Interception et trucage
Peu après les explosions de bipeurs au Liban, Edward Snowden, le célèbre lanceur d’alerte de la National Security Agency, exilé depuis 2014 en Russie, est réapparu sur les réseaux sociaux. Il a rappelé que l’un des documents secrets qui avait fuité par ses soins décrivait une opération assez similaire d’interception et de trucage d’appareils électroniques menée par les services de renseignements américains.
Selon The Washington Post, des agents avaient détourné une cargaison de matériel de télécommunication de Cisco Systems destinée à un pays étranger. Au prix de longues heures de travail dans un hangar, ils avaient ouvert des centaines de boîtes pour truffer les appareils de micros et mouchards divers avant de les réexpédier vers leur destinataire. Au moins, ce n’était pas de l’explosif. En attendant, l’“exploit” du Mossad sème le trouble aux États-Unis, dans les milieux de la défense. En trente ans de mondialisation chaotique, la chaîne d’approvisionnement de la tech, avec sa nuée mouvante de sous-traitants, est devenue trop complexe et incontrôlable pour garantir la sécurité des pays commanditaires. Depuis les bipeurs du Hezbollah, tout est devenu possible.
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