Publicité

« L’Ebola est une maladie de pauvres gens dans des pays pauvres»

Des employés des pompes funèbres en Sierra Leone transporte le corps d'une victime du virus Ebola dans un camion de MSF à Kailahun le 14 août 2014

La directrice générale adjointe de l'OMS Marie-Paule Kieny décrit l'état de la lutte contre l'épidémie de fièvre hémorragique, déclarée «largement sous-évaluée» par l'organisation.

«Largement sous-évaluée», selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie de fièvre hémorragique continue de s’étendre. En cinq mois, le virus d’Ebola a fait 1 069 morts, selon l’OMS. Les ONG, dont MSF, s’inquiètent de la détérioration de la situation et du manque de moyens pour y faire face, et appellent à une mobilisation mondiale. Marie-Paule Kieny (photo OMS), directrice générale adjointe de l’OMS pour les systèmes de santé et l’innovation, revient sur les enjeux de cette course contre la montre pour stopper la crise.

Quels sont les principaux besoins sur le terrain?

Le besoin le plus urgent est d’abord humain. Il faut des gens pour appuyer le personnel local, pour assurer le suivi et la prise en charge des malades. Il manque des forces vives sur le terrain. Pour lutter contre le virus d’Ebola, on ne peut compter sur aucun traitement spécifique, ni sur un vaccin, et le taux de mortalité est élevé. Du coup, les gens ont peur, y compris le personnel de santé sur le terrain. Les médecins locaux sont dépassés par l’ampleur de leur tâche, par le nombre de malades qu’ils voient arriver. Dans ces pays, les systèmes de santé sont extrêmement fragiles, ce sont des pays pauvres qui sortent de la guerre. Dans certains endroits, les soignants ne sont pas payés. Ce n’est pas facile pour eux d’être motivés, de venir travailler dans des conditions très éprouvantes, alors qu’ils ont l’impression de mettre leur vie en danger. Le taux d’infection et de mortalité parmi le personnel de santé est inquiétant. Près de 10% des décès concernent ces professionnels. En face, la communauté internationale qui les épaule se trouve en trop petit nombre. L’argent vient, mais cela ne suffit pas. Et même si les médecins de MSF sont nombreux et font un travail fantastique, ils ont besoin de (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Moins d'algues vertes en Bretagne...mais plus en Normandie
Ebola : «Ne pas exposer un millimètre de peau»
Pourquoi parle-t-on d'un «sérum» contre Ebola ?
Face à l’épidémie de fièvre Ebola, l’OMS brûle les étapes
Attention, chute de pandas