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L’eau, une ressource mal distribuée

La diarrhée est à l’origine de 9,5% des décès chez les moins de 5 ans. Riccardo Mayer/shutterstock.com
La diarrhée est à l’origine de 9,5% des décès chez les moins de 5 ans. Riccardo Mayer/shutterstock.com

La diarrhée est à l’origine de 9,5% des décès chez les moins de 5 ans. Riccardo Mayer/shutterstock.com

La distribution de l’eau devient de plus en plus inégale dans le monde. Près de 11% de la population mondiale n’a pas accès à cette ressource, et 1,8 milliard de personnes consomment une eau contaminée. Le point à l’occasion de la Journée mondiale dédiée organisée ce mardi 22 mars.

L’accès à l’eau reste une lutte de tous les jours. Certes, 2,3 milliards de personnes ont été connectées à une source améliorée entre 1990 et 2012. Mais aujourd’hui encore, « près de 748 millions de personnes manquent d’eau potable », rapporte l’ONG Action contre la faim en corroborant les données OMS. Or « les conditions d’accès à l’eau, à l’assainissement, et à l’hygiène ont [notamment] un effet direct sur la dénutrition ».

Maladie hydrique la plus connue, la diarrhée constitue la première cause de mortalité chez les moins de 5 ans. Elle fait à elle seule 630 000 décès chaque année dans cette classe d’âge. Soit 1 600 victimes chaque jour.

L’impact du manque d’accès à l’eau
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Mais pourquoi les carences hydriques fragilisent l’organisme ?

« La déshydratation s’accompagne d’une perte d’appétit et d’une mauvaise absorption des nutriments », souligne Action contre la faim. Cette fragilité induit « une perte d’immunité et une fragilisation de la protection de la membrane intestinale mettant la vie de l’enfant en danger ». Pour pallier le fléau de la dénutrition, l’ONG privilégie la prévention auprès du couple mère-enfant. Cette maladie aiguë sévère ou chronique est en effet souvent transmise de la mère au fœtus. Et la majorité « des pics de sous-nutrition sont rapportés pendant la grossesse et jusqu’aux deux ans de l’enfant ».

De l’eau pour tous dans 14 ans ?

La reconnaissance du droit à l’eau existe depuis 2010. Engagé lors de l’Assemblée générale des Nations unies (New York, septembre 215), l’objectif 6 de développement durable prévoit l’accès à l’eau, à l’assainissement et la gestion durable des ressources hydriques d’ici à 2030. Des mesures prises sur le papier. Mais pour l’ONG Action contre la faim, l’action politique sur le terrain reste la clé d’une amélioration.

« Les quantités d’eau douce sont suffisantes pour répondre aux besoins domestiques, agricoles et industriels de la planète. (…) Cette situation prend racine dans le manque de volonté des décideurs, la faible gouvernance, la pauvreté et l’inégalité plus que dans une indisponibilité physique des ressources ». De nouveaux moyens (réservoirs d’eau, puits, latrines, douches, nettoyage, gestion des déchets…) doivent notamment être renforcés auprès de la population urbaine comme en Irak, en République Centrafricaine ou au Yémen. Dans ces zones en conflits confrontées à la précarité, un citadin sur trois n’a pas accès aux services de base.

A noter : L’accès à l’eau est devenu banal en France. A ce sujet, les Français sont peu informés des ravages de l’eau insalubre. Ils ont par ailleurs peu conscience de leur consommation quotidienne. En moyenne, les volontaires interrogés dans le sondage Odoxa* pensent utiliser 50 litres d’eau par jour, contre 200 litres en réalité.

*pour l’ONG Solidarités internationales