L’Azerbaïdjan réclame 50 milliards de dollars de dommages et intérêts à l’Arménie
Dans une plainte déposée le 27 février auprès de la Cour internationale d’arbitrage, l’Azerbaïdjan réclame à l’Arménie des dommages et intérêts à hauteur de 50 milliards de dollars (47,2 milliards d’euros) pour “l’exploitation illégale [par les Arméniens] de gisements, d’installations et de ressources énergétiques, ainsi que la destruction de villes, de villages et d’infrastructures dans le Haut-Karabakh”, informe le site azerbaïdjanais Day.
Par le biais de cette plainte, Bakou “exige une compensation pour les trente années [1991-2020] durant lesquelles il n’a pas eu accès [aux ressources]” de la région sécessionniste administrée par les Arméniens entre la fin de la première guerre, en 1994, et la deuxième guerre, en 2020, explique le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta. À l’issue de ce conflit, l’Azerbaïdjan avait récupéré le contrôle sur les deux tiers du Haut-Karabakh.
Cette procédure contre l’Arménie a été déclenchée “en vertu du traité sur la Charte de l’énergie”, explique le titre. Bakou s’offusque que l’Arménie a “construit au moins 37 centrales hydroélectriques non autorisées sur le territoire de l’Azerbaïdjan, détruisant ainsi l’infrastructure énergétique existante”, détaille le journal russe.
“Pas une surprise”
Le gouvernement azerbaïdjanais “répond ainsi à une demande de la société civile, qui, après la guerre [de 2020], avait attiré l’attention sur les dommages causés au cours de ces années”, selon l’expert Ilgar Velizadé, cité par la Nezavissimaïa Gazeta. Il ajoute que l’Azerbaïdjan “est obligé de reconstruire ce qui a été détruit”, et que “le pays qui est à l’origine des dommages doit en assumer la responsabilité”.
Pour l’expert arménien Armen Khanbabian, “ce qui se passe n’est pas une surprise”. Évidemment, Erevan “ne restera pas les bras croisés”, car l’Arménie et le Haut-Karabakh “ont de sérieux arguments à leur disposition : la destruction d’infrastructures civiles, de sites religieux, de cimetières, et l’utilisation massive d’armes non conventionnelles contre les militaires et les civils arméniens [par les Azerbaïdjanais]”.
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