L’Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29, ne pourrait pas faire pire pour le climat (et il n’est pas seul)

Un rapport d’une ONG révèle mercredi 30 octobre que l’Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29, prévoit d’augmenter sa production d’énergies fossiles. (Photo d’illustration prise à Bakou)
Arne Hodalic / Getty Images Un rapport d’une ONG révèle mercredi 30 octobre que l’Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29, prévoit d’augmenter sa production d’énergies fossiles. (Photo d’illustration prise à Bakou)

CLIMAT - Contre-modèles. L’Azerbaïdjan, qui accueillera la COP29 à partir du 11 novembre, prévoit d’augmenter sa production d’énergies fossiles de 32 % d’ici 2035, dénonce ce mercredi 30 octobre un rapport de l’ONG Oil Change International. Et ce n’est pas le seul pays hôte de ces conférences climatiques à jouer un double jeu dangereux ces dernières années.

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Les Émirats arabes unis, organisateurs de la COP28 l’an dernier et le Brésil, futur pays hôte de la COP30 l’an prochain, prévoient aussi d’augmenter la part de pétrole et de gaz dans leur mix énergétique. Pourtant, les présidences de COP sont censées défendre l’Accord de Paris sur le climat, visant à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

Une « troïka » qui ne remplit pas ses objectifs

Ces trois pays avaient annoncé en février, quelques mois après l’accord de la COP28 en faveur d’une sortie progressive des fossiles en vue de limiter les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement planétaire, vouloir se constituer en « troïka des présidences de COP » . L’objectif de cette alliance : « améliorer la coopération et la continuité » des négociations climatiques mondiales dans le but de limiter le réchauffement.

Ces trois pays ont aussi pris l’engagement d’inclure des baisses d’émissions compatibles avec la limite des 1,5 degré dans leurs prochaines « contributions déterminées au niveau national » (NDC) pour 2035 et ont incité les autres pays à en faire de même d’ici à février 2025.

Mais selon Oil Change International, le Brésil prévoit d’augmenter de 36 % par rapport à 2023 sa production de pétrole et de gaz d’ici 2035, les Émirats arabes unis de 34 % et l’Azerbaïdjan de 14 %.

« Si les pays du Nord, tels que les États-Unis, restent les plus gros producteurs de pétrole et de gaz et ont la responsabilité et les moyens de mener l’élimination progressive des combustibles fossiles, les pays de la troïka ont le devoir particulier de montrer l’exemple », estime Oil Change International dans un communiqué.

Les pays du Nord aussi pointés du doigt

Pour ne pas dépasser la limite de 1,5 degré de réchauffement, la production mondiale de combustibles fossiles doit diminuer de près de 55 % d’ici 2035, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

En poursuivant leurs projets d’exploitation des énergies fossiles, « la troïka risque de compromettre l’objectif dont elle est censée être la gardienne et de donner un terrible exemple aux autres pays », souligne Shady Khalil, l’un des responsables d’Oil Change International.

L’ONG s’en prend aussi aux pays du Nord. Selon une précédente étude, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Norvège et le Royaume-Uni pourraient être responsables d’environ 50 % de la pollution au carbone provenant des nouveaux champs de pétrole et de gaz et des puits de fracturation hydraulique d’ici 2050.

« Sans une action immédiate de ces riches producteurs de pétrole et de gaz, l’objectif de parvenir à une élimination mondiale juste et équitable des combustibles fossiles se retrouvera dans une impasse », conclut l’association, demandant à ce que « l’expansion des combustibles fossiles cesse partout, y compris dans les pays » de la troïka.

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