L’avocat Antoine Vey, accusé de harcèlement et de management toxique, jugé en conseil de discipline

Antoine Vey, ici en 2019, est accusé de harcèlement par d’anciens collaborateurs de son cabinet.
ROMAIN LAFABREGUE via Getty Images Antoine Vey, ici en 2019, est accusé de harcèlement par d’anciens collaborateurs de son cabinet.

JUSTICE - Il a l’habitude de défendre les accusés ; Julian Assange ou les rugbymen Oscar Jégou et Hugo Auradou figurent parmi les plus célèbres. Mais ce mardi 19 novembre, c’est lui qui comparaît devant le conseil de discipline du conseil de l’ordre du barreau de Paris. L’avocat Antoine Vey est jugé après des plaintes déposées pour harcèlement par d’anciens collaborateurs de son cabinet.

L’affaire Dupond-Moretti permet à une fonctionnaire de ne pas être condamnée pour prise illégale d’intérêt

La structure en question Vey & Associés a été créée en 2020 après le départ de son ancien associé Éric Dupond-Moretti devenu ministre de la Justice. L’affaire jugée ce mardi a débuté début 2023 avec une enquête déontologique et des révélations de Libération sur l’atmosphère de travail qui y régnait.

Mais elle a pris un tour judiciaire après des plaintes dont certaines pour des faits remontant à 2017 et 2018, c’est-à-dire à une époque antérieure à la création de son nouveau cabinet. La première plaignante, qui a requis l’anonymat, a dénoncé le comportement « toxique » de l’avocat. « Dans un cabinet, les horaires à rallonge, c’est classique. Le problème c’était l’ambiance si délétère : on était toujours en faute, Antoine passait son temps à nous manipuler, à donner des ordres puis des contre-ordres, à hurler. Je n’en pouvais tellement plus que j’ai donné ma démission au bout de neuf mois », a-t-elle raconté en janvier dernier à l’AFP.

Le degré d’exigence en question

Cette plainte « déposée cinq ans après que la personne a quitté le cabinet n’a strictement aucun fondement », avait alors réagi Antoine Vey. De la même manière, il conteste la vingtaine de témoignages recueillis par Libération d’anciens ou actuels collaborateurs de son cabinet dénonçant des gestes ou des propos vécus comme du harcèlement moral ou sexuel.

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« La question posée par ce dossier est celle du degré d’exigence dans les cabinets d’excellence, répond son avocat Emmanuel Marsigny ce mardi à franceinfo. La plupart de ces jeunes avocats qui se plaignent n’étaient pas capables de satisfaire. » Son conseil a prévu de demander le report de l’audience qui pourrait aboutir à des sanctions qui vont de l’avertissement à la radiation.

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