L’avenir de l’Europe se joue (à nouveau) en Catalogne

Manifestation pour l'indépendance de la Catalogne à Barcelone le 21 septembre.

Le défi lancé à la démocratie espagnole par le séparatisme catalan avec le référendum qui doit se tenir le 1er octobre concerne l’Europe tout entière.

Après la crise de l’Euro, la guerre en Ukraine, le Brexit et les dérives de la Hongrie et de la Pologne, l’Europe est confrontée à une autre crise qui met en péril l’existence du projet de sécurité – physique, matérielle, juridique et dans une certaine mesure, sociale, qu’est le projet communautaire : le défi lancé à la démocratie espagnole par le séparatisme catalan. Face au boulevard concédé à l’exposé du récit séparatiste dans les grands médias européens, à la pusillanimité des appels au «dialogue» ou au silence assourdissant des institutions communautaires et des gouvernements des Etats membres, un effort de pédagogie s’impose, à dix jours d’un référendum illégal à l’importance transcendante.

Le récit séparatiste se fonde sur un nationalisme obtus et excluant

Tout récit national est une geste historique et celle de la Catalogne ne manque pas de hauts faits : au souvenir lointain de comtats puissants, s’ajoute celui plus récent de la résistance courageuse du peuple catalan au fascisme durant la guerre civile, à laquelle George Orwell rendit un puissant hommage. Et si la région s’est affirmée comme le laboratoire de la modernité industrielle, politique, sociale et culturelle en Espagne depuis la seconde moitié du XIXe siècle, force est de reconnaître qu’elle le doit pour partie à la montée en puissance d’une conscience nationale propre, d’essence élitaire comme dans la plupart des nationalismes, mais socialement progressiste. La contribution de la Catalogne à la transition démocratique aura également été essentielle, et il suffit de relire les pages consacrées par le Madrilène Jorge Semprún à son émotion lors de la première «Diada» (1) autorisée, en 1977, pour saisir que la récupération par les Catalans du droit à leur culture, fut une conquête pour tous les démocrates espagnols (2).

Et pourtant, le storytelling (...)

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