L’avatar Facebook et les rainbow warriors américains

Photo Facebook de Marc Zuckerberg.

Verts en 2009 quand l’Iran se révoltait, Charlie en janvier quand Paris pleurait ses victimes, les photos de profils Facebook sont désormais arc-en-ciel depuis la décision de la Cour suprême américaine légalisant le mariage gay aux Etats-Unis. Dans la foulée de cette annonce, le réseau social au 1,4 milliard de membres a dégainé, vendredi, l’application «Celebrate Pride» (Célébrez la fierté). Imaginée par deux stagiaires de l’entreprise, elle permet de colorer en deux clics son profil façon rainbow flag, superposant à son avatar de base le symbole de la communauté gay pour afficher son soutien à l’égalité et au mariage pour tous.

Alors qu’on s’attendait à une multitude de profils rendant hommage aux morts de l’attentat de Sousse - le Koweït, c’est loin et personne n’y passe ses vacances -, Facebook s’est donc transformé en pays d’Oz 2.0. De quoi déclencher durant le week-end la risible fureur d’un député russe, Vitali Milonov. Cet homophobe notoire, artisan de la loi anti «propagande gay» du pays de Vladimir Poutine, a déclaré vouloir «couper l’accès à Facebook en Russie», le site étant pour lui coupable «d’une grossière violation de la législation russe» avec ces fameux profils accessibles aux mineurs.

Si la réaction de Milonov est aussi ridicule qu’infondée - rappelons que Facebook est plus prompt à censurer des photos de mamans seins nus que des tirades homophobes -, rien n’empêche de questionner l’initiative du réseau social, dont 82,8 % des utilisateurs quotidiens vivent en dehors des Etats-Unis et du Canada. Si «Celebrate Pride» était tout à fait pertinent à l’international en ce week-end de nombreuses Gay Pride mondiales, il est de facto devenu le symbole d’une décision politique purement américaine, créant ainsi un paradoxe : on a vu plus de contacts Facebook français célébrer ces jours-ci le mariage gay américain que le mariage pour tous made in France en mai 2013 (lire Libération du 29 juin).

D’aucuns y décèleront une belle évolution des mentalités ; on y (...)

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