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L’Australie a plus que jamais besoin des routards étrangers

Voilà déjà huit mois que l’Australie a rouvert ses frontières et les “backpackers” ne sont toujours pas de retour dans le pays. Conséquence : non seulement les hôtels et les restaurants sont en manque de clients, mais le personnel leur fait également défaut, rapporte The Economist.

“Avant la pandémie, des dizaines de milliers de routards affluaient dans le pays chaque année. Ils venaient de Grande-Bretagne, d’Irlande, d’Europe continentale. Pour profiter des plages de sable blanc, c’est vrai, mais pas seulement. Pour financer leur voyage, ils travaillaient, fournissant au pays une main-d’œuvre bon marché.”

Depuis, le nombre de ces “vacanciers travailleurs” a plongé. Fin 2019, on en recensait 141 000. En juillet dernier, ils n’étaient plus que 44 000. Du coup, les bars ont du mal à servir les clients et dans les hôtels beaucoup de chambres restent fermées faute de femmes de ménage. “Les Australiens ne postulent pour ce genre de jobs”, explique Liam Ganley, à Melbourne, qui serait prêt à payer pour convaincre de jeunes Britanniques de faire le voyage et de venir travailler dans son bar.

500 000 postes vacants

La pénurie de main-d’œuvre ne se limite pas aux grandes villes. Elle frappe également les campagnes. Les routards ont l’habitude de travailler dans les stations balnéaires disséminées le long de la Grande Barrière de corail. Ils ont aussi la possibilité de prolonger leur séjour en proposant leurs services dans les fermes : avant la pandémie, ils fournissaient même à l’Australie 80 % de sa main-d’œuvre saisonnière. Quand ils ont disparu, on s’est aperçu que 26 000 moissonneurs manquaient à l’appel et certains agriculteurs ont dû laisser les récoltes pourrir dans les champs.

Mais l’Australie a également bien du mal à trouver des travailleurs qualifiés. Un demi-million de postes seraient actuellement vacants, soit plus que le nombre d’Australiens sans emploi. Parmi les pays de l’OCDE, seul le Canada connaît une telle pénurie de main-d’œuvre, souligne The Economist.

Aux affaires depuis mai dernier, le gouvernement travailliste d’Anthony Albanese souhaite vivement le retour des immigrés. Le Premier ministre vient d’annoncer qu’il était prêt à accueillir 195 000 travailleurs étrangers par an. Mais près d’un million de demandes de visas sont déjà en attente de traitement. De leur côté, les chefs d’entreprise craignent que l’Australie n’ait durablement perdu son attractivité à cause de la pandémie et un retour à la normale n’est pas attendu avant 2024. “Pour les entreprises australiennes sinistrées, le délai paraît terriblement long.”

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