L’attaque contre Trump, encore une occasion manquée de parler des armes à feu
“Nous ne pouvons pas laisser se dérouler ce genre de choses. Nous ne pouvons pas laisser faire ça. Nous ne pouvons pas le tolérer”, a lancé samedi 13 juillet le président américain, Joe Biden, peu après la tentative d’assassinat contre son rival républicain Donald Trump, visé par un tir de fusil d’assaut lors d’un meeting.
“Et pourtant, c’est ce que nous faisons”, a répondu le soir même, dans une tribune marquée par l’émotion, une chroniqueuse du Philadelphia Inquirer, le grand quotidien de l’État de Pennsylvanie où s’est déroulée l’attaque. “Tous les jours, quelque part dans ce pays.”
Tuerie d’Uvalde
Près du corps de Thomas Matthew Crooks, le jeune homme de 20 ans suspecté d’être l’auteur de la fusillade de Butler, qui a coûté la vie à un spectateur du meeting du candidat à la présidentielle, a été retrouvé “un fusil de type AR, vous savez, le modèle utilisé dans les tueries de masse, en particulier durant celle d’Uvalde au Texas, qui a causé la mort de 19 enfants et 2 enseignants, et durant celle de Buffalo dans l’État de New York, où 10 clients noirs d’un supermarché ont péri”.
Pour l’autrice, Helen Ubiñas, face aux “tirs qui ont visé Donald Trump, il n’existe qu’une seule bonne réponse” : “Cela ne doit pas nous conduire à en faire un dieu ni à le considérer comme le plus fort de tous.”
“Non, cela devrait juste nous amener à proclamer notre volonté d’en finir, une fois pour toutes, avec notre allégeance aux armes à feu.”
Car chaque jour, rappelle-t-elle, plus de 110 personnes sont tuées par arme à feu aux États-Unis, selon l’association Everytown for Gun Safety. Or, regrette-t-elle, les réactions à ce terrible moment de violence politique ressemblent – tant du côté des opposants à Trump prompts à basculer dans le complotisme que du côté de ses partisans toujours plus enfoncés dans un culte mystique de la personnalité – à une énième occasion manquée de remettre en question le rapport des Américains aux armes à feu.
“Ne pas aborder aujourd’hui la question des solutions pour mettre fin à la violence armée dans notre pays, c’est attendre simplement qu’une autre atrocité se produise”, lance la chroniqueuse du Philadelphia Inquirer. En n’oubliant pas les responsables politiques eux-mêmes, à commencer par les deux candidats à la présidentielle : “Qu’une personne prétendant diriger notre pays apporte une tout autre réponse à ce problème devrait non seulement être jugé inacceptable mais constituer un bon motif pour le considérer comme inapte à diriger le pays.”
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