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L’atout de séduction que j’ignorais posséder

Mesdames, croyez-moi sur parole lorsque je vous dis que le bonheur à 50 ans existe.
Westend61 via Getty Images Mesdames, croyez-moi sur parole lorsque je vous dis que le bonheur à 50 ans existe.

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La beauté vient de l’intérieur : va dire ça à une femme en préménopause, dont la peau s’apprête à flétrir comme une pêche au soleil ?

SÉDUCTION - « Non, mais toi, tu fais bander les neurones ! » Mon ami Claude me regarde droit dans les yeux. Nous sommes assis dans un bar, en train de siroter une Kriek framboise, et sa réponse à mon inquiétude quant à mon célibat prolongé et mes interrogations sur mes compétences en matière de séduction me laisse perplexe.

Je m’attendais, de la part d’un homme d’une dizaine d’années de plus que moi, qui semble avoir trouvé une forme de sagesse sentimentale après une vie plutôt bien remplie en la matière, à une réponse qui collerait à celles que je lis dans les magazines féminins chez le coiffeur (« Tu es encore pas mal pour une jeune quinqua » par exemple).

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Mais rien.

La beauté vient de l’intérieur ? Foutaises !

J’avale une gorgée de boisson délicieusement sucrée et fais mine de ne pas comprendre. Parce que justement, je n’ai rien compris. Claude m’explique, avec toute la délicatesse dont il sait faire preuve, que « Les minettes de moins de 35 ans qui font tourner les têtes » sont, finalement, des objets inaccessibles ou temporaires dont on se lasse vite. Et, alors que je venais à peine d’avaler ses propos initiaux, il répète : toi, tu fais bander les neurones.

J’hésite entre m’effondrer en larmes et couvrir mon ami de bière à la framboise. Il vient d’ouvrir une brèche qui me semblait fermée depuis un moment… Aïe.

La beauté vient de l’intérieur : va dire ça à une femme en préménopause, dont la peau s’apprête à flétrir comme une pêche au soleil ?

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À bientôt deux ans d’une séparation survenue une vingtaine d’années trop tard, une femme a envie de savoir qu’elle peut encore plaire. Même si elle sait pertinemment que les éloges qui lui chatouillent les oreilles ne sont faits que pour caresser son ego, elle veut plaire.

Les mois passés ont été l’occasion de faire disparaître les kilos superflus et de me prendre en main. Des dessous colorés et légers aux crèmes hydratantes à base de produits miraculeux, en passant par le blanchiment des dents, les ongles toujours manucurés et les cheveux bien coiffés, je participe activement à l’économie locale. Les occasions de prendre un verre, de déjeuner ou de partir en randonnée avec les représentants de la gent masculine sont très agréables, mais souvent lassantes. Et pour peu que je m’attache, ils me filent entre les doigts comme du sable fin.

Mais qu’est-ce qu’elles ont de plus, les moins de 35 ?

J’essaie de faire comprendre à Claude que, moi aussi, j’aimerais avoir ce petit plus qu’ont les minettes de moins de 35 ans. Faire bander les neurones, c’est une chose, mais cela ne me rassure pas du tout quant à mon potentiel sur un marché ultra-concurrentiel ni sur ma féminité en déclin permanent.

« Claude, tu ne comprends pas, lui dis-je. Je m’en fous de mes neurones. Moi, j’ai envie de plaire. J’ai envie d’atouts visibles, de cheveux longs, de seins énormes, d’une taille de guêpe… » La chanson de Souchon (« J’veux du cuir ») se mélange dans ma tête avec celle de Maya l’abeille. La Kriek, très probablement.

J’appelle ma meilleure amie en lui présentant ma capacité à mettre le système neuronal en érection. « Ben oui, c’est vrai ! ». Je ne sais plus quoi dire. Je n’ose même plus réfléchir.

Il va falloir que je revoie mon positionnement. Malgré les « tu es une belle femme » des gens qui m’aiment vraiment (ma famille, qui me soutient) et les quelques remarques sympathiques que me valent les réseaux sociaux (« Tu t’appelles Biscotte ? Parce que tu es craquante ! »), je reste désormais coincée entre la synapse droite et l’hypothalamus. Là où les neurones bandent, les jours de fête.

Maintenant, je suis celle qui fait bander les neurones et, finalement, je me dis que l’étiquette est plutôt sympathique. Peut-être pas tout de suite, mais d’ici quelques années, quand je rencontrerai des hommes lassés de se retourner sur de la viande fraîche, et que ma capacité à exciter les neurones sera une arme de séduction à faire valoir.

En attendant, je me contente de tourner la tête, moi aussi, sur des filles qui ont la jeunesse et la beauté. Lorsqu’elles ne les auront plus, j’aurai toujours 10 ans de plus et, avec un peu de chance, conservé mes capacités de faire bander les neurones.

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