Sur l’assurance chômage, le gouvernement Barnier désavoue la méthode Attal

Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, à l’Élysée le 1 octobre 2024.
LUDOVIC MARIN / AFP Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, à l’Élysée le 1 octobre 2024.

POLITIQUE - Changement de méthode. La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a dit souhaiter que la négociation sur l’assurance chômage reprenne « très rapidement », sans nouvelle lettre de cadrage, dans un entretien à Ouest-France publié en ligne vendredi 4 octobre.

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« Nous voulons que cette négociation reprenne très rapidement » mais « je ne souhaite pas qu’il y ait de nouvelle lettre de cadrage, ce qui n’interdit pas que l’État et les partenaires sociaux se parlent, au contraire ! », a déclaré la ministre. Mais cette dernière l’assure : « Nous voulons redonner la main aux partenaires sociaux. »

« L’accord signé par trois organisations syndicales en novembre 2023, qui n’avait pas été agréé par l’ancien gouvernement car il manquait des éléments, en particulier sur les règles de l’assurance chômage pour les seniors, va servir de base de discussion », a-t-elle ajouté.

Un nouveau décret de prolongation en attendant

L’ancien gouvernement avait prévu une réforme de l’assurance chômage pour durcir les conditions d’accès et les règles d’indemnisation, s’attirant la colère des huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) qui dénonçaient « la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue ».

Mais celle-ci a finalement été suspendue au soir du premier tour des législatives. Un décret a alors été pris pour prolonger les dispositions jusqu’à fin septembre afin d’éviter un vide juridique. « S’il faut proroger les dispositions actuelles de quelques semaines par un décret, nous le ferons », a prévenu Astrid Panosyan-Bouvet.

Le Premier ministre Michel Barnier a redonné, dans sa déclaration de politique générale, la main aux syndicats et au patronat pour négocier sur « notre système d’indemnisation du chômage » ainsi que sur « l’emploi des seniors », enterrant ainsi dans sa forme actuelle la réforme de ce régime prévue par le gouvernement Attal. Il a demandé que cette négociation s’ouvre « dès les prochaines semaines », alors que les règles actuelles d’indemnisation des demandeurs d’emploi prendront fin le 31 octobre.

La ministre du Travail a par ailleurs affirmé que l’allocation de solidarité spécifique « ne sera(it) pas supprimée » : « J’ai demandé – et obtenu – qu’on sorte cette allocation de toutes les discussions budgétaires et qu’on ne la supprime pas en l’état ».

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