L’artiste Taysir Batniji montre «200 clés de maisons de Palestiniens de Gaza» à la Biennale de Lyon

« J’étais pétrifié par l’angoisse ». À la Biennale internationale de Lyon, « Au cas où #2 » de Taysir Batniji est la seule œuvre sur la guerre à Gaza. Aussi discret que son installation, l’artiste palestinien ausculte la tragédie en profondeur et avec poésie. En même temps, sa retenue laisse sentir d’autant plus sa révolte. Né en 1966 à Gaza, il vit et travaille depuis des décennies à Paris, mais reste viscéralement lié à sa ville de naissance où sa mère habite toujours. Entretien.

Dans Au cas où #2, quatre murs blancs nous entourent, remplis de 200 photos couleur montrant des clés. Les légendes, écrites à la main au crayon, font corps avec l’image. Une installation d'une douceur éblouissante. Le regard de l’artiste plasticien Taysir Batniji sur des maisons détruites de Palestiniens à Gaza, des habitants en fuite, est incroyablement pertinent. Il réussit à donner une beauté formelle déroutante dotée d’une force fragile pour graver dans nos cœurs et nos rétines des réalités choquantes.

RFI : Vous exposez à la Biennale de Lyon une œuvre composée de 200 photos couleur montrant chacune un trousseau de clés. Votre installation, elle est la clé pour comprendre quoi ?

Taysir Batniji : Ce sont des trousseaux de clefs de maisons de Palestiniens de Gaza. Des gens qui habitaient le nord de Gaza et qui ont été obligés de quitter leur maison et de devenir réfugiés dans le centre et le sud de Gaza. Ce sont des maisons qui, pour la plupart, sont détruites maintenant. Ces gens, bien que leurs maisons soient détruites, gardent encore les clés de leur maison, espérant que la guerre s'arrête un jour et qu'ils puissent retourner, reconstruire leur maison…


Lire la suite sur RFI

Lire aussi:
Biennale d’art contemporain de Lyon: «Les voix des fleuves» est «en apparence une biennale paisible»