L’Argentine de plus en plus déstabilisée avec la démission du ministre de l’Économie

Face aux profondes divergences qui minent depuis des mois la coalition péroniste au pouvoir depuis 2019, le ministre de l’Économie argentin, Martín Guzmán, poids lourd du gouvernement, a préféré jeter l’éponge, samedi 2 juillet.

Il l’a annoncé via Twitter, dans une longue lettre de sept pages, où il égratigne au passage les profondes dissensions au sein du gouvernement : “Il sera essentiel que [mon successeur] œuvre pour trouver un accord politique au sein de la coalition gouvernementale.”

“La décision de Guzmán a surpris le président [Alberto Fernández]. Au point de provoquer dans un premier temps sa colère. Il ne l’attendait pas”, écrit le quotidien économique Ámbito Financiero.

Martín Guzmán avait toute la confiance du président, notamment quand il est monté au front, en mars, pour rééchelonner une dette colossale de 45 milliards de dollars, soit 43 milliards d’euros, dus au FMI.

Coalition hétéroclite

L’accord a été signé, mais en échange d’une promesse de réduire progressivement le déficit budgétaire du pays (3 % en 2021) jusqu’à atteindre l’équilibre en 2025.

C’est l’une des raisons, parmi d’autres, des profondes divisions du gouvernement de la coalition Frente de todos, hétéroclite mais dominée par les péronistes – eux-mêmes divisés.

La vice-présidente, Cristina Fernández de Kirchner, représentante du kirchnérisme – l’aile gauche du péronisme –, qui fut présidente de 2007 à 2015 et qui de facto tient les rênes du pouvoir, s’oppose à la rigueur budgétaire.

Elle prône plus d’aides sociales, dans un pays où la pauvreté a fortement augmenté avec la pandémie de Covid-19. En face, Alberto Fernández et son désormais ex-ministre de l’Économie tentent à tout prix de conserver l’accord avec le FMI, donc de maîtriser les comptes budgétaires, mais aussi l’inflation, qui atteint des sommets – 51 % en 2021, et 60,7 % fin mai sur les douze derniers mois.

“En claquant la porte, Guzmán laisse Fernández encore un peu plus isolé”, commente dans un éditorial le quotidien Clarín, de tendance antikirchnériste.

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