« L’Arabe du futur 6 » de Riad Sattouf, un dernier tome différent des autres

Sattouf
TMC Sattouf

LIVRE - « Je suis passé de petit ange blond à troll vers mes 16 ans », plaisante Riad Sattouf sur le plateau de Quotidien. Le dessinateur sort ce jeudi 24 novembre le très attendu sixième et dernier tome de l’Arabe du futur : Une jeunesse au Moyen-Orient (chez Allary Éditions), sa série de bandes-dessinées autobiographiques au succès mondial entamée en 2014.

La saga raconte l’histoire de la famille de Riad Sattouf, de la rencontre entre son père, Syrien, et sa mère, Française, et de son enfance et adolescence passées entre la Libye, la Syrie et la France. Cet ultime opus couvre cette fois la période 1994-2011, des 16 ans aux 33 ans de l’auteur. Et sa conception a été différente de celles des précédents. « L’accouchement de cet album a peut-être été plus douloureux », confie Riad Sattouf dans les colonnes de Ouest France.

Et le réalisateur du prochain film des Inconnus d’ajouter : « Et en même temps, j’ai le sentiment qu’il s’est écrit tout seul. Avant, je faisais des story-boards et des découpages très précis des pages, que je faisais lire à mes amis pour récolter leurs remarques. » À en croire le dessinateur de 44 ans, mettre un point final à son histoire s’est donc fait « à l’instinct, en écriture automatique, à toute vitesse, sans m’arrêter. Un peu comme quand on marche sur des braises. »

« C’est la fin qui m’a donné envie de faire ces livres »

Il faut dire que Riad Sattouf avait pris du retard sur l’écriture de ce dernier tome. « C’est drôle, non en fait ce n’est pas vraiment drôle, mais il y a un an, je suis tombé, je me suis cassé le bras, et je n’ai pas pu dessiner pendant cinq mois, révèle-t-il pour le magazine Elle. Autour de moi, plein de gens me tenaient des propos plutôt psychologisants : ’Tu avais besoin de te reposer, tu as trop de poids sur les épaules…’ ».

Et à la question de savoir pourquoi cette saga prend fin en 2011 et pas avant ou après, l’auteur répond qu’il savait déjà dès le départ où il allait. « Dans l’Arabe du futur 6, il y a une fin, qui quand elle s’est passée dans la réalité, m’a fait dire que ça serait une super fin pour me faire commencer à raconter cette histoire, explique-t-il chez Quotidien. C’est la fin qui m’a donné envie de faire ces livres. »

Pas de septième tome en prévision donc. « Je ne m’interdis peut-être pas de raconter à nouveau les histoires de ma vie dans dix ou quinze ans, mais en tout cas l’Arabe du futur se termine vraiment comme il se termine à la fin de celui-ci. »

Depuis son lancement il y a huit ans, la série de bandes dessinées s’est vendue à près de 3 millions d’exemplaires et a été traduite en 23 langues. « Pour moi, c’est un peu magique ! J’adore le surnaturel. J’ai souvent essayé de voir des phénomènes paranormaux, je n’ai jamais réussi. Le seul auquel j’ai assisté, en fait, c’est le succès de L’Arabe du futur ! Il y a tant de gens qui connaissent ma famille et son histoire, toutes générations et catégories sociales confondues ! », se réjouit Riad Sattouf.

Que ses lectures se rassurent, la fin de la saga ne marque pas pour autant celle des Cahiers d’Esther, l’autre série à succès de l’auteur. Deux derniers tomes sont en préparation.

À voir également sur Le HuffPost :

Lire aussi