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L’apparition

On ne voyait qu’elle dans «L’Apollonide» ou «Les Revenants». Céline Sallette, récente lauréate du prix Romy-Schneider, attendue à Cannes, surbookée dans les mois à venir, s’annonce comme la future grande du cinéma français. Verbatim.

Elle ouvre la porte en tongs, tee-shirt mauve et pantalon noir en coton. Tutoie d’emblée et continuera, malgré le vouvoiement qu’on adopte. Elle offre thé ou café (bien qu’elle n’aime pas le café). Et à peine assise, cigarette sur cigarette. Dans ce duplex aux portes de Paris, inondé ce jour-là de la lumière grise du ciel, des grands coussins posés au sol font office de canapés. On dirait presque une salle de yoga, en tout cas pas un salon. L’endroit est un peu bohème, quelques dessins, des jouets, des DVD, mais elle a rangé. Un tableau de l’artiste-voyageur Baptiste pose la question : «Suffit-il de pencher la tête pour entrevoir des fantômes?» On s’installe juste en dessous, de part et d’autre de la table à manger rectangulaire. Céline Sallette partage cet appartement avec son compagnon, le metteur en scène de théâtre Laurent Laffargue, que l’on croise fugacement alors qu’il vient lui piquer quelques clopes (physique taillé à la serpe, méfiant).

En l’espace de quelques mois, le nom si français, absolument banal, voire provincial, de Céline Sallette, est devenu un sésame pour les producteurs, un grigri pour les réalisateurs. On les comprend. A-t-on si souvent la certitude d’assister à l’apparition du talent? Dans des œuvres pourtant chorales comme L’Apollonide de Bertrand Bonello, ou la série télévisée Les Revenants de Fabrice Gobert, elle impressionnait la pellicule par ce naturel à jouer les personnages les plus différents qui soient. Le mois dernier au théâtre, on lui retrouvait cette fièvre survoltée, cette aisance à attraper à bras-le-corps un rôle comme si c’était une question de vie / de mort.

Seule en scène dans Molly Bloom, diatribe d’hystérie féministe signée James Joyce et mise en scène par son compagnon, elle confirmait: (...)

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