Le mérite de cette élection présidentielle a été de rappeler l'importance capitale du droit constitutionnel en matière électorale.
On en a eu un aperçu dès avant le premier tour lorsqu'on s'est interrogé sur le retrait de François Fillon et sur la viabilité d'un "plan B". L'article 7 de la Constitution de 1958 a été abondamment commenté. On en a aujourd'hui une nouvelle illustration avec la présence d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Soulignons au passage qu'une provision de l'article 7 ne jouera pas plus en 2017 que dans le passé. Un second tour est nécessaire dans la mesure où aucun candidat n'a franchi la barre des 50% au premier tour: jamais, depuis 1965 et la première élection du Président au suffrage universel direct, un candidat n'a réalisé un tel score, et cette hypothèse n'est pas près d'advenir. M. Macron rassemble 24% des suffrages exprimés, Mme Le Pen 21%. Rapportés aux inscrits, ces taux sont respectivement de 18% et 16%, or ils ne sont pas insignifiants quand on sait que les élections législatives, contrairement à l'élection présidentielle, n'organisent pas un duel au second tour mais permettent des triangulaires, voire des quadrangulaires, la condition étant d'obtenir plus de 12,5% des inscrits (et non des suffrages exprimés). De ce point de vue, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon ont culminé à 20% et 19,5% des suffrages exprimés, mais autour de 15% des inscrits l'un et l'autre.
M. Macron rassemble 24% des suffrages exprimés, Mme Le Pen 21%. Rapportés aux inscrits, ces taux sont respectivement de 18% et 16%.
L'élection présidentielle de 2017 attire l'attention sur un point capital, longtemps ignoré des médias et de la masse des électeurs: la France de la Ve République reste un régime parlementaire, certes "à correctif présidentiel", comme l'écrivait Jean-Claude Colliard, de sorte que les élections cruciales sont les législatives, et pas la présidentielle. A cet égard, il est à peu près...
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