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L’antisémitisme ne se cache plus

Courrier international

Un mois après les attaques terroristes du Hamas contre Israël et alors que la bataille de Gaza qui commence s’annonce des plus meurtrières, de nombreuses voix s’élèvent dans le monde pour réclamer un cessez-le-feu ou, au moins, une pause humanitaire. “Le cauchemar de Gaza est plus qu’une crise humanitaire. C’est une crise de l’humanité”, a ainsi déclaré António Guterres, le secrétaire général des Nations unies.

Depuis le 7 octobre, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza auraient fait plus de 10 000 morts, selon le Hamas. Un chiffre impossible à vérifier tant cette guerre se déroule à huis clos, les journalistes étrangers ayant été interdits d’accès par l’armée israélienne à l’exception d’un voyage éclair et sous surveillance le week-end dernier. “Alors que le sang coule à flots, et avec lui des ruisseaux d’amertume, de rage et de haine, la presse est dans l’incapacité de rendre compte de ce qui se passe à Gaza”, déplore La Libre Belgique.

Dans ce numéro, nous consacrons malgré tout sept pages à la situation militaire et humanitaire sur le terrain en publiant notamment le reportage de Ronen Bergman, l’un des rares journalistes à être entré, pour The New York Times, dans Gaza.

Mais ce conflit ne se joue pas que sur place. L’onde de choc de la guerre entre Israël et le Hamas s’est propagée partout dans le monde, et l’une de ses conséquences les plus visibles ces dernières semaines est une explosion des actes à caractère antisémite, notamment en Europe. Qui réveillent une mémoire particulièrement douloureuse.

“Au fil des ans, je me suis plusieurs fois répété que l’antisémitisme n’était plus une menace majeure pour les Juifs de la diaspora, et qu’une grande partie des débats à ce sujet étaient une obsession” née de l’énorme traumatisme lié à la Shoah, écrit ainsi Anshel Pfeffer, journaliste au quotidien israélien de centre gauche Ha’Aretz, “j’ai eu tort”.

“Nous avons peur”, titre de son côté Der Spiegel dans son édition du 28 octobre, en publiant de nombreux témoignages de Juifs traumatisés par la montée des actes antisémites en Allemagne : plus de 1 800 incidents recensés en un mois (et plus de 1 000 en France). “Déjà, lors de précédentes irruptions du conflit au Moyen-Orient, la haine et la violence avaient contaminé l’Allemagne. Mais jamais les débordements antisémites et israélophobes n’avaient été si massifs et si nombreux qu’aujourd’hui”, explique l’hebdomadaire de centre gauche.

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