«L’Amant double», Janus horribilis

Nus-vous-ils . François Ozon orchestre une guerre psy dans des décors clinquants.

Prenez quelques extraits d’essences de films de Brian De Palma, David Cronenberg, David Lynch, Paul Verhoeven, d’un abrégé de psychothérapie comportementale et d’un traité de la libido féminine du début du XXe. Coulez-les entre les facettes scintillantes d’un flacon de parfum sentant encore le vieux musc, mélangez à la cuiller d’argent, agitez jusqu’à ce que tout l’esprit s’en évapore, et projetez le reliquat sur la vitrine d’un magasin de meubles scandinaves beaucoup trop chers, que vous fixerez deux heures durant. Vous venez de mener une expérience proche de notre vision du dernier film de François Ozon.

Le cinéaste y retrouve Marine Vacth, qu’il avait révélée dans Jeune et Jolie. Celle-ci prête ses traits à Chloé, une fille névrosée, sentimentalement frigide, que de chroniques maux de ventre conduisent à entamer une analyse auprès de Paul. Laquelle tournera vite court au profit d’une idylle, si bien que le récit s’élance vraiment lorsque le néo-couple emménage dans un vaste appartement surdécoré à forte coloration vintage - comme le seront tous les espaces du film, à l’image de son imaginaire encombré de fétiches, fantasmes et obsessions de troisième main dont on peine ici à retracer à qui ils appartiennent véritablement. Un jour, Chloé croise une silhouette qui lui évoque celle de son amant, qui se révélera, peut-être celle d’un jumeau, aussi brutalement démoniaque et pervers que Paul paraît un angelot lisse, une figurine à l’obligeance creuse, emplie de secrets visqueux comme celui de ce double dont il niera pourtant l’existence.

Le double, justement : d’où vient que ce motif qui scande l’œuvre d’Ozon, de Swimming Pool à Dans la maison, paraît ici une fois encore une tocade empruntée à des cinéastes qui n’en ont pourtant pas plus souvent traité que lui, cités ici abondamment avec force vues plongeantes d’escaliers en colimaçon, outrances cochonnes, axes biscornus et autres jeux de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

«In the Fade», néo naze et daube dorée
I Am Not a WitchPatti Cake$Oh Lucy !
PEAKY BLINDERS saison 3 Avant-première au Luminor (Paris IVe)
«Pour le réconfort», terres délétères
Chaud le taxi