L’Amérique de Trump
Le 5 novembre, l’Amérique a viré au rouge, la couleur des républicains. Non seulement Donald Trump se retrouve largement élu à la présidence des États-Unis face à sa rivale démocrate (avec 312 grands électeurs contre 226 pour Kamala Harris), en raflant au passage les sept États clés (dernier en date, l’Arizona). Mais il est également en passe de remporter le vote populaire, soit le plus grand nombre de voix, une première pour son camp depuis vingt ans. Surtout, son parti récupère la majorité au Sénat et semble bien parti pour remporter aussi la Chambre des représentants.
Autrement dit, c’est un boulevard qui s’ouvre pour le second mandat du milliardaire, qui aura quasiment les pleins pouvoirs jusqu’aux élections de mi-mandat. Donald Trump n’a d’ailleurs pas attendu pour s’affranchir des règles, qui a d’ores et déjà demandé aux sénateurs, dans un message posté sur X (le réseau social d’Elon Musk), de pouvoir se dispenser de leur approbation pour nommer librement les responsables de son administration.
Comment en est-on arrivé là, alors que tous les sondages prédisaient une élection des plus serrées ? Certes, sur la carte des États-Unis subsistent quelques zones bleues (démocrates), mais partout la progression du vote Trump est spectaculaire. Qui sont ses nouveaux électeurs ? C’est l’objet de notre dossier cette semaine.
Depuis quelques jours, la presse conservatrice n’en finit plus de dénoncer le mépris du parti au pouvoir. À l’instar de Henry Olsen, dans les colonnes du New York Post, qui fustige l’aveuglement des démocrates dans cette campagne. “Les Américains qui ont voté pour Trump ne voient pas dans sa victoire la fin de la démocratie ; c’est la perpétuation de la domination des élites sur la vie économique et culturelle du pays qu’ils considèrent comme la négation de la démocratie”, écrit le chroniqueur, pour qui la victoire du candidat républicain est tout sauf une surprise. Il n’y a que les médias traditionnels qui ne l’ont pas vue venir, se gausse-t-il, parce que, comme “la classe des intellectuels”, ils ont oublié la promesse de l’Amérique.
[...] Lire la suite sur Courrier international