L'Allemagne va tester 50 modèles de 23 marques

Prise dans les tourments de l'affaire VW, l'Allemagne n'a jamais cessé de soutenir son industrie. Mieux, aujourd'hui elle contre-attaque

Volkswagen Sharan

L'Allemagne semblerait vouloir laver son honneur et celle de son industrie automobile. Prise dans les tourments de l'affaire du Groupe VW, on sait qu'elle a tout fait pour minimiser l'impact de la tricherie sur son économie (PIB, croissance, emplois). On peut d'abord s'interroger sur le fait qu'aucune perquisition n'ait eu lieu au siège de Bosch pourtant bien mouillé et qui pourrait avoir d'autres secrets bien cachés. Le lobby des autorités allemandes a sans doute aussi oeuvré dans la révision des seuils des émissions dans la future norme européenne. L'Europe a ainsi assoupli fin octobre ses lois pour les années à venir.

Mais jusqu'ici, personne n'était nommé, pointé ou désigné comme possible tricheur. L'autorité allemande du transport routier (KBA) a annoncé mercredi des tests sur plus de 50 modèles de voitures de 23 marques allemandes et étrangères pour vérifier les émissions polluantes d'oxydes d'azote (NOx) de leurs moteurs diesel. Comme si pour arranger ses marques, il fallait à tout prix trouver un autre bouc émissaire. On peut aussi se demander dans quelle mesure certaines déclarations chez nous de Ségolène Royal (tests des véhicules de VW, remboursement des bonus écologiques) n'ont pas déclenché les hostilités. Car ne nous y trompons pas, il s'agit bien là d'une bagarre politique entre autorités.

D'après la dépêche Reuters, ces tests sont la conséquence de l'installation par Volkswagen d'un logiciel de manipulation des tests sur certains de ses modèles mais aussi d'indications confirmées émanant de tierces parties au sujet d'émissions polluantes inhabituelles", précise le KBA. Autrement dit, il n'y aurait pas que VW ?

Depuis fin septembre, cette instance fédérale a entrepris de comparer les résultats des tests effectués sur des bancs d'essai aux émissions constatées dans des conditions réelles d'utilisation des voitures. Cette procédure en conditions réelles a déjà permis de recueillir deux tiers des données recherchées. On a hâte de rapidement connaître les résultats ... Seront-ils rendus publics ou bien serviront-ils de monnaie d'échange si un nouveau constructeur est pris la main dans le sac ? Affaire à suivre.

Ci-dessous, un tweet de la Fédération européenne des Transports et de l'Environnement (organisation non gouvernementale) émettant déjà des doutes sur d'autres marques, le 28/09/2015 :