L’Allemagne, un modèle d’accueil en Europe

La Chancelière allemande, Angela Merkel, à Vienne, jeudi.

Berlin attend 800 000 demandeurs d’asile en 2015. Sur ce sujet, l’opinion publique soutient Angela Merkel.

Il y a le symbole : la visite, mercredi 26 août, d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile à Heidenau (Saxe) récemment attaqué. Et il y a surtout les mots : «Cette situation n’est pas digne de l’Europe.» Angela Merkel tranche par son courage politique dans un Vieux Continent qui multiplie les murs face à l’afflux de migrants. Les ex-pays de l’Est sont les plus hostiles, comme la Hongrie du très nationaliste Viktor Orbán, qui verrouille sa frontière et y déploie l’armée (lire ci-contre).Les autres, à commencer par le Royaume-Uni et la France, traînent les pieds alors que ceux en première ligne, comme l’Italie et la Grèce, sont submergés par les arrivées. Seules à tenir cette position, les autorités allemandes ont déjà annoncé, mardi, qu’elles cessaient de renvoyer les demandeurs d’asile syriens vers leur premier point d’entrée dans l’Union européenne, suspendant en pratique l’application du règlement de Dublin. «Nous saluons cet acte de solidarité européenne», a déclaré, à Bruxelles, Natasha Bertaud, porte-parole de la Commission européenne.

Pédagogie. Cette année, l’Allemagne prévoit d’accueillir 800 000 Asylbewerber (demandeurs d’asile), soit quatre fois plus qu’en 2014. Un chiffre trois fois plus élevé que celui de la France cette année-là. Face à ce défi, la chancelière, comme ses partenaires de coalition sociaux-démocrates et la plus grande partie de la classe politique d’outre-Rhin, a choisi une pédagogie active vis-à-vis de l’opinion. Un exemple à méditer, tout particulièrement en France, où la peur d’alimenter les scores du Front national incite la classe politique à faire profil bas. Toujours prompte à monter en épingle le modèle allemand, la droite, y compris ses franges les plus modérées, reste bien discrète quand elle n’hésite pas à en rajouter, comme Nicolas Sarkozy, qui, en juin, avait comparé l’afflux de migrants à «une fuite d’eau». Le (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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