L’Allemagne compte sur les stagiaires et apprentis étrangers

“Sans eux, la pénurie de travailleurs qualifiés serait encore plus grande.” C’est en ces termes que Die Zeit parle des apprentis et des stagiaires étrangers en Allemagne. Certes, selon les derniers chiffres du gouvernement fédéral sur la formation professionnelle, on note pour 2023 une augmentation de 3 % du nombre de contrats d’apprentissage et de stage signés par rapport à l’année précédente. Pourtant, selon une étude de l’Institut économique allemand de Cologne (IW), “au cours des quinze dernières années, le nombre de postes de formation non pourvus a presque quadruplé : il était de près de 14 % après le début de l’année de formation en septembre 2023, un nouveau record”, souligne le quotidien. Dans ce contexte de pénurie structurelle, notamment dans l’électricité, les soins infirmiers, la restauration et le génie civil, les entreprises allemandes misent sur les recrues étrangères, car elles ont du mal à attirer les jeunes Allemands. D’ailleurs, le nombre de stagiaires et apprentis étrangers – venant principalement de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak et de Turquie – a presque doublé en cinq ans, et “ils représentent environ 10 % de tous les stagiaires” aujourd’hui. Ces jeunes étrangers sont moins récalcitrants à choisir les carrières d’électricien du bâtiment, d’infirmier ou de vendeur. “Les stagiaires étrangers atténuent ainsi la pénurie de travailleurs qualifiés”, explique Die Zeit.

Pourtant, ils ont plus de mal que leurs homologues allemands à décrocher un contrat, par manque de connaissance de certains métiers ou plus généralement du système. Par ailleurs, le pourcentage des jeunes étrangers qui abandonnent leur formation, la modifient ou l’interrompent est supérieur de 10 points à celui des Allemands, pour atteindre 40 %. “Ils ont évidemment besoin d’un soutien particulier”, estime l’économiste Sarah Pierenkemper, autrice de l’étude de l’Institut économique allemand de Cologne. Cela est incontournable, selon elle : “Même si nous activions tout le potentiel national, nous ne serions pas en mesure de combler le déficit de compétences. Nous dépendons de la migration.”

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