L’Algérie arrête des Marocains accusés d’“espionnage” : une “chasse aux sorcières” ?

Le procureur de la République de Tlemcen (nord-ouest de l’Algérie) a annoncé, le 1er septembre, l’interpellation de sept suspects, dont quatre Marocains, dans une opération de “démantèlement d’un réseau impliqué dans des activités d’espionnage et de renseignement menaçant la sécurité de l’État”, rapporte le site d’information panarabe New Arab.

Les ressortissants marocains sont notamment accusés d’avoir recruté des Marocains et des Algériens pour “cibler les institutions sécuritaires et administratives algériennes”. Ce n’est pas la première “menace” écartée par le régime algérien, précise New Arab.

Il y a un mois, l’armée algérienne avait affirmé avoir déjoué “un complot terroriste” ourdi depuis la France et dans lequel auraient été impliquées 21 personnes, dont des membres de services de renseignements étrangers hostiles et des séparatistes du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Des accusations du régime rejetées par le MAK, un mouvement qui prône l’indépendance de la partie amazighe de la région de Kabylie.

Pour le site d’information marocain Hespress, la campagne électorale en cours en Algérie pour la présidentielle du 7 septembre était “une occasion pour accuser le Maroc d’espionnage”. Il s’agirait, selon les médias marocains, d’un “film” concocté par le régime algérien et qui s’apparente à une véritable “chasse aux sorcières”.

“Hostilité fabriquée”

Dans une déclaration accordée au site d’information marocain Madar 21, le président de l’Observatoire sahraoui pour les médias et les droits de l’homme, Mohamed Salem Abdelfattah, a estimé que cette annonce “s’inscrit dans un contexte de renforcement d’une hostilité fabriquée envers le royaume du Maroc, dans le but de l’exploiter sur le plan interne comme un prétexte pour justifier les échecs du régime algérien”.

Les rapports entre l’Algérie et le Maroc sont très tendus, notamment depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, en 2021. En toile de fond figure le conflit au Sahara occidental, qui oppose le Maroc aux séparatistes du Front Polisario, un groupe armé soutenu par l’Algérie.

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