L’agresseur de Salman Rushdie, Hadi Matar, inculpé pour « tentative de meurtre »

Horacio Villalobos / Corbis via Getty Images

Salman Rushdie, ici participant à une conférence de presse à Francfort, en Allemagne, le 13 octobre 2015.

ETATS-UNIS - Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques menacé de mort depuis plus de 30 ans, restait hospitalisé ce samedi 13 août dans un état grave après avoir été poignardé aux États-Unis par un jeune homme d’origine libanaise.

L’agresseur, aussitôt arrêté et en détention depuis vendredi, s’appelle Hadi Matar, a 24 ans et vit dans l’État du New Jersey, selon les autorités.

Il a été ce samedi « formellement poursuivi pour tentative de meurtre et agression », a annoncé le parquet local, précisant que des enquêteurs de la police fédérale (FBI) travaillaient sur ce crime à la dimension internationale.

Dans la journée, rien ne filtrait sur l’état de santé du célèbre écrivain britannique naturalisé américain, 75 ans, soigné en urgence et sous assistance respiratoire dans un hôpital d’Erié, en Pennsylvanie, au bord du lac du même nom qui sépare les États-Unis du Canada.

L’attaque a provoqué une onde de choc, notamment dans les pays occidentaux, la Maison Blanche condamnant « un acte de violence consternant ».

En Iran, le principal quotidien ultraconservateur Kayhan a félicité l’agresseur : « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie », écrit le journal. « Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau ».

Il « va probablement perdre un œil »

L’agression a eu lieu vendredi vers 11h sur l’estrade de l’amphithéâtre du centre culturel de Chautauqua, dans l’État de New York, lorsqu’un homme s’est « précipité sur la scène » et a « poignardé » M. Rushdie plusieurs fois « au cou » « à l’abdomen », selon la police locale.

« Les nouvelles ne sont pas bonnes », avait déclaré vendredi soir au New York Times l’agent de Salman Rushdie, Andrew Wylie.

« Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », avait détaillé Andrew Wylie en précisant que son client avait été placé sous respirateur artificiel.

Salman Rushdie, né en 1947 en Inde dans une famille d’intellectuels musulmans non pratiquants, avait embrasé une partie du monde islamique avec la publication des Versets sataniques, conduisant l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeiny à émettre en 1989 une fatwa demandant son assassinat.

L’auteur d’une quinzaine de romans, récits pour la jeunesse, nouvelles et essais écrits en anglais avait été contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache.

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