Thibault de Montalembert, l’agent fait le bonheur

Longtemps lointain, ce comédien asthmatique, qui revient dans «Dix pour cent», a appris à faire circuler émotions et intuitions.

Est-ce la main de Dieu, est-ce la main du Diable ou les deux s’unissant ? Est-ce Patrice Chéreau ou la tristesse d’un père qui forme l’intelligence de celui qui les a connus ? Quoi qu’il en soit, passé par le cours Florent puis par l’école des Amandiers de Chéreau, Thibault de Montalembert présente une souplesse et une curiosité intellectuelles qui donnent envie de parler de tout avec lui. Sa pratique des planches détermine sa façon de bouger : il allie une posture de danseur à une belle aisance dans les mouvements d’épaules, une grâce que ne laisse pas deviner une tension dans le visage. De lui ne se dégage pas l’ombre du diabolique Mathias qu’il incarne dans la série Dix pour cent, dont la troisième saison débute ce mercredi sur France 2. «J’ai un ego de comédien, je manquais de la reconnaissance du public. Je l’obtiens avec Mathias.»

Le visage de Montalembert n’était pas inconnu avant Dix pour cent, mais se souvenir de son nom était une autre affaire. Il a joué dans plusieurs films, notamment la Sentinelle et Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin, et fut deux ans pensionnaire de la Comédie-Française. Dans l’excellent Dix pour cent, qui se déroule dans une agence de stars du cinéma, Mathias incarne l’agent le moins souriant, le plus âpre au gain et le plus imbu de pouvoir de ce monde de filous. Il est la bête noire de ses collègues et celui qui marque le plus le téléspectateur. Le personnage traîne des casseroles : un adultère et une fille cachée. Pour le mettre face à ses responsabilités, celle-ci débarque à l’agence et s’y fait embaucher. La série remporte du succès dès la première soirée. Les acteurs s’en félicitent, heureux qu’on les reconnaisse et les complimente dans la rue. Sauf Montalembert. Personne ne lui dit mot : Mathias est tellement odieux et sournois que le public l’ignore. Tout change au (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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