L’Afrique du Sud s’inquiète de devenir la base arrière de groupes armés
C’est l’épilogue d’une affaire nébuleuse qui a, ces dernières semaines, beaucoup occupé la presse sud-africaine. Le pays d’Afrique australe a, ce 17 août, expulsé 95 Libyens de son territoire, ont indiqué dans un communiqué les autorités de Pretoria.
Selon le Libya Observer, qui retrace cette affaire, ces 95 ressortissants libyens ont été accusés de violation des lois sud-africaines sur l’immigration après avoir été arrêtés, le 26 juillet, dans ce qui ressemblait à un camp d’entraînement militaire à Mpumalanga, à 360 kilomètres à l’est de Johannesburg. Les forces de l’ordre, qui travaillaient en coopération avec les services de renseignements et des responsables du ministère de l’Intérieur, sont intervenues après avoir reçu des informations sur ce camp.
The New Arab indique de son côté que, selon les autorités sud-africaines, les hommes étaient entrés dans le pays en avril dernier, avec des visas délivrés pour suivre une formation d’agents de sécurité. Ils ont été d’abord accusés de violation des règles d’immigration, mais la police sud-africaine n’avait à l’époque pas exclu d’autres inculpations, soupçonnant que la formation qu’il suivait était tout autre. Avant, note le titre panarabe, d’abandonner toutes poursuites pénales, faute de preuves suffisantes.
Pour le compte de Khalifa Haftar ?
Selon le Sowetan Live, la police a très vite affirmé aux médias que les hommes ont prétendu séjourner en Afrique du Sud pour une formation d’agents de sécurité privés, alors qu’il s’agissait d’une formation militaire. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision locale, l’un des hommes arrêtés a déclaré qu’ils avaient été engagés par un homme d’affaires libyen pour suivre une formation afin de protéger ses nombreuses entreprises.
Mais même après l’expulsion de ces étranges étudiants, le mystère reste entier, commente Peter Fabricius dans les colonnes du Daily Maverick : ces “95 Libyens ont-ils réellement suivi une formation militaire à l’académie Milites Dei, à Mpumalanga, dans l’est de l’Afrique du Sud, et si oui, dans quel but ? Ou s’agissait-il réellement d’une formation d’agents de sécurité privés ?”
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