L’Afrique à travers le filtre des influenceuses du continent
Elles en avaient marre des récits de voyage sur le continent africain ne montrant que “des Européens en tenue kaki en safari, ou des Américains bronzés sirotant des cocktails sur les plages de Zanzibar”.
Ces instagrammeuses africaines ont décidé de sillonner leur continent pour détricoter les clichés, rapporte The Christian Science Monitor.
“Chaque année, les pays africains accueillent plus de 80 millions de visiteurs”, note le journal américain.
Pourtant, ils figurent rarement dans les listes mondiales des destinations à visiter – “du moins en dehors des grands classiques comme le Maroc, Maurice, l’Afrique du Sud et l’Égypte”, déplore The Christian Science Monitor.
Comme la Sud-Africaine Popi Sibiya, qui arpente le continent en transports en commun pour ses 110 000 abonnés Instagram, de plus en plus de jeunes blogueuses africaines utilisent les réseaux sociaux pour raconter l’Afrique autrement.
La Kényane Ess Opiyo, quant à elle, vogue au gré des “destinations insolites” que recèle le continent : des cratères ocre d’où s’échappent des fumerolles et des puits émeraude lovés dans le désert de Danakil, en Éthiopie, aux dunes de Namibie.
Guide de profession, Ess Opiyo multiplie les recommandations touristiques.
“Le trajet en bus depuis Addis-Abeba dure huit-neuf heures. Le réseau routier n’est pas des meilleurs, donc, si je devais refaire ce voyage, je prendrais un vol jusqu’à Harar”, écrit-elle par exemple sur sa page Instagram.
Pour la journaliste de voyage américaine Rosalind Cummings-Yeates, citée par The Christian Science Monitor, cette génération d’influenceuses “démonte les stéréotypes fondés sur l’ignorance” et “enrichit l’image de l’Afrique”.
Malgré des discours glamours, les influenceuses tentent de tempérer leurs récits.
Popi Sibiya veut se distinguer à la fois de “ceux qui essaient de dépeindre [l’Afrique] comme un lieu déchiré par la guerre, un endroit dangereux”, et de “ceux qui essaient trop fort de la vendre comme un paradis”.
Alors, sur sa page Instagram, Popi Sibiya raconte ses trajets dans des bus branlants qu’elle décrit comme des “corbillards”, et évoque tour à tour la pauvreté, les mauvaises routes et les passages de frontières parfois chaotiques.