Sur l’affaire Quatennens, Jean-Luc Mélenchon ne fait pas de mea culpa mais « accepte les critiques »

Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de « Quelle époque ! » sur France 2 le 24 septembre
Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de « Quelle époque ! » sur France 2 le 24 septembre

Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de « Quelle époque !  » sur France 2 le 24 septembre

POLITIQUE - Difficile de parler de mea culpa de la part de Jean-Luc Mélenchon après sa réaction controversée à l’affaire Quatennens. Sur le plateau de France 2, ce samedi 23 septembre, le fondateur de la France Insoumise a seulement reconnu qu’il pouvait « faire mieux » et dit « accepter critiques et condamnation ». Tout en justifiant sa position.

« Tout le monde peut faire mieux. Moi aussi. J’accepte et votre critique et votre condamnation », a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Depuis son message de soutien au député LFI Adrien Quatennens, qui a reconnu des violences conjugales, l’ex-candidat à la présidentielle se voit reprocher — y compris au sein de son groupe — de minimiser les violences conjugales. Invité de l’émission Quelle époque !, il a répété qu’« aucune violence dans le couple n’est acceptable » et redit qu’il « se comptait » parmi les féministes.

Ce mea culpa a minima ne l’a pas empêché de demander qu’on « accepte ses raisons ». À commencer par sa décision de ne pas mentionner Céline Quatennens dans sa première réaction après le communique d’Adrien Quatennens. « J’ai respecté sa volonté de ne pas être impliquée dans le débat qui entoure Adrien Quatennens », assume-t-il toujours.

L’ancien parlementaire déplore également le fait que la main courante ait été rendue publique, contre la volonté de Céline Quatennens. « Toutes les personnes qui veulent aller faire une main courante savent que dorénavant ça peut être rendu public, et deux, ça déclenche automatiquement une action de la justice. Or Céline Quatennens ne voulait ni d’une action en justice, ni que ça sorte », a-t-il fait valoir.

« Ne pas réagir d’après la passion mais d’après la raison »

« Tous ceux qui m’attaquent doivent aussi écouter les conséquences de leurs actes. Ça n’a pas d’importance qu’une main courante devienne publique ? Ça n’a pas d’importance que ça devienne une affaire, même si la femme dit qu’elle ne veut pas ? Ce sont des problèmes gravissimes », juge Jean-Luc Mélenchon.

Il a également appelé à « ne pas réagir d’après la passion mais d’après la raison », estimant qu’il ne fallait pas mettre « sur le même plan » l’affaire Quatennens et le fait qu’une femme meurt sous les coups de son compagnon tous les trois jours, selon les chiffres glaçants des associations de lutte contre les féminicides. « S’il fallait mettre sur le même plan ces violences et ce qu’il s’est passé dans l’affaire de Quatennens et de son épouse - parce que vous n’en connaissez que la moitié - si on fait ça, il n’y a plus de gradation. Si on met tous les crimes au même niveau, alors c’est fou, où va-t-on comme ça ? », a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Quelques jours plutôt, le député LFI Manuel Bompard avait adopté une position similaire, s’attirant les foudres de l’ancienne ministre déléguée à l’égalité hommes femmes Marlène Schiappa.

Quant à la démission d’Adrien Quatennens de son mandat de député, Jean-Luc Mélenchon s’est prononcé contre : « Ma réponse est non : que ce divorce se termine, que le juge se prononce. Et je souhaite qu’il revienne dans le combat politique », a-t-il défendu, louant un « jeune homme extraordinairement brillant » que « vous ne pouvez pas m’interdire d’aimer ».

L’affaire Quatennens a provoqué, presque pour la première fois chez les Insoumis, un début de fracture entre Jean-Luc Mélenchon et les membres de son mouvement. Et rien n’indique que ses déclarations sur le plateau de France 2 permettent de recoller les morceaux. À l’issue de l’émission, la plupart des élus insoumis ont préféré rebondir sur les faiblesses de la politique du gouvernement en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, notamment sur le milliard demandé par les associations.

Mais des militantes féministes ont fait part de leur déception. « Je n’attendais pas grand-chose de cette interview. Je n’ai pas été déçue : on a eu pire. Rien ne va dans cette interview. Rien », a ainsi tweeté une des membres du collectif Relève féministe, qui réclame la démission du député Quatennens.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon assume d’avoir provoqué le débat : « Notre rôle est d’essayer de faire avancer la mentalité publique. Je n’en veux même pas à ceux qui ont été indignés. Je préfère un excès d’indignation qu’un excès d’indifférence », a-t-il déclaré.

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