L’affaire dans l’affaire, aubaine pour l’UMP

L’erreur de Taubira a permis à l’opposition de crier à «l’espionnage politique» et de faire passer le fond du dossier au second plan.

Inespéré. Même dans ses rêves les plus fous, Jean-François Copé n’avait osé imaginer un tel retournement. Ses propres amis le disaient «définitivement carbonisé» la semaine dernière, après sa maladroite réponse aux accusations de surfacturation aux dépens de l’UMP. Et le voilà debout, hier matin, dans son costume rapiécé de chef de l’opposition, sommant François Hollande de «s’expliquer devant les Français». Le masque tragique, Copé dit «l’extrême gravité» de cette «affaire d’Etat qui s’apparente à un véritable espionnage politique».

Cette résurrection - sans doute très éphémère -, le député et maire de Meaux la doit exclusivement au cafouillage de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, suggérant lundi soir qu’elle n’avait pas été informée de la mise sur écoute judiciaire de Nicolas Sarkozy. Ce «mensonge d’Etat» a donné à la droite une bouffée d’oxygène.

«Cible». Après les révélations du Monde, les sarkozystes avaient lancé ce week-end une contre-offensive sans grand retentissement. Brice Hortefeux - écouté lui aussi - suggérait que l’exécutif utilisait la justice pour empêcher le retour de son mentor. «Plus Nicolas Sarkozy incarne un espoir aux yeux des Français, plus il est la cible exclusive de quelques-uns», a-t-il théorisé.

De son côté, Henri Guaino tempêtait contre un système judiciaire «miné par la politisation» et par des juges incontrôlables, qui auraient selon lui «poursuivi Churchill sur la foi d’accusations de Hitler».

Evidence. Le procédé est classique. Les politiques poursuivis finissent toujours par dénoncer une justice qui instruit à charge et participe au dénigrement de la classe politique. Mais de l’aveu même d’un ancien ministre de la Justice de Jacques Chirac interrogé par Libération, «la contre-attaque lancée ce week-end aurait fait long feu si Taubira avait tout simplement reconnu avoir été informée, comme c’est (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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