L’accord pour un embargo européen sur le pétrole russe est encore loin

“Je ne peux pas dire si cela va encore durer une semaine ou deux…”. Lundi 16 mai, à l’issue du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell s’est montré timidement optimiste. Mais surtout très prudent.

Car encore une fois, les représentants des 27 États membres se sont montrés incapables de trouver un accord sur la mise en place d’un embargo sur le pétrole russe. Une proposition lancée à l’origine par la Commission européenne, le 4 mai, et qui a rapidement rencontré la ferme opposition de la Hongrie.

La solution à cette impasse devrait être trouvée dans les quinze jours, a donc assuré le chef de la diplomatie européenne, mais à ce jour, le quotidien belge Le Soir doit se contenter de relayer les points de blocages qui entravent la négociation. Ceux-ci seraient d’ordre “strictement techniques et économiques” – et non politiques – a tenu à rassurer Borrell.

En effet, le refus de Budapest de renoncer au pétrole de Moscou ne serait pas dû à une supposée proximité entre Viktor Orban et Vladimir Poutine, mais à la “dépendance totale” de la Hongrie vis-à-vis du pétrole russe. Une dépendance dont il sera compliqué de se débarrasser, puisque “Budapest aurait chiffré le coût de l’adaptation de son approvisionnement à 15, voire 18 milliards d’euros”, indique le média bruxellois.

Tout l’enjeu sera donc pour la Hongrie de “monnayer” son accord à l’embargo et cela pourrait coûter cher, prévient Il Fatto Quotidiano.

Une solution lors du prochain Conseil européen ?

“Jusqu’ici, l’extension de deux ans accordée à Budapest, ainsi que la garantie de solidarité entre États membres en cas de crise énergétique, n’a pas eu d’effet”, note à ce sujet le journal italien, qui s’attend néanmoins à des développements à court terme. “Demain [18 mai] sera présenté le plan RepowerEu, qui vise à émanciper l’UE de la dépendance énergétique à Moscou, rappelle le média romain, et à l’intérieur de celui-ci pourraient être insérés des détails sur comment garantir à Orban les fonds qu’il considère comme nécessaires [à la transition énergétique de la Hongrie].”

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