L’abbé Pierre visé par 17 nouveaux témoignages de violences sexuelles, parmi lesquels des mineurs
VIOLENCES SEXUELLES - Le masque tombe peu à peu. Sept semaines après de premières révélations choquantes, l’abbé Pierre est visé par 17 nouveaux témoignages l’accusant de violences sexuelles qui auraient été commises entre les années 1950 et les années 2000, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé transmis à l’AFP ce vendredi 6 septembre.
« À ce jour, il est possible d’identifier au moins 17 personnes supplémentaires ayant subi des violences de la part » du prêtre fondateur d’Emmaüs décédé en 2007, peut-on lire dans ce rapport, qui fait notamment état de faits pouvant s’apparenter à des viols.
Le 17 juillet dernier, le mouvement créé par Henri Grouès −son nom civil− faisait des révélations fracassantes dans le cadre d’un rapport évoquant des faits d’agressions sexuelles perpétrés par l’abbé. Le journal La Croix indiquait d’ailleurs que ces comportements étaient connus au sein des associations gérées par Emmaüs. Preuve en est avec ces nouveaux témoignages, émanant pour la plupart d’anciens ou d’actuels bénévoles ou salariés d’Emmaüs et ses différentes structures.
« Contacts sexuels sur une enfant »
Ce vendredi, le groupe Egaé, chargé depuis le 17 juillet par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre de recueillir de potentiels nouveaux témoignages, indique avoir reçu à date du 2 septembre une cinquantaine de mails et une vingtaine de messages téléphoniques. Egaé précise avoir rassemblé 17 témoignages (12 directs et 5 indirects) concernant des violences sexuelles commises sur des femmes mineures et majeures. Des témoignages qui s’ajoutent donc aux sept déjà rendus publics durant l’été.
.@EmmausInter_fr, @emmaus_france et la @Fondation_AP rendent publics de nouveaux faits graves commis par l’abbé Pierre et annoncent plusieurs mesures relatives à la place de l’abbé Pierre au sein de leurs organisations.
Pour en savoir plus : https://t.co/SvARIde1JQ pic.twitter.com/IM8C5DwHZ2— FondationAbbéPierre (@Fondation_AP) September 6, 2024
Les nouveaux témoignages font état de contacts « non sollicités sur les seins », de « baisers forcés », de « fellations forcées » de « contacts sexuels répétés sur une personne vulnérable », « d’actes répétés de pénétration sexuelle » ou encore de « contacts sexuels sur une enfant ».
Les faits étalés sur plus de 50 ans, se sont la plupart du temps déroulés en France, mais également aux États-Unis, au Maroc ou encore en Suisse. Et s’il n’y a pas de profil type parmi les victimes présumées, les témoignages voient régulièrement revenir des personnes qui sont ou ont été bénévoles d’Emmaüs, salariées de lieux dans lesquels l’abbé Pierre a séjourné, membres de familles proches du prêtre ou encore des personnes rencontrées lors d’événements publics.
La Fondation Abbée Pierre chamboule tout
De quoi finir d’abîmer l’image de l’homme qui était progressivement devenu une figure importante de la lutte contre la pauvreté et le mal-logement en France. D’ailleurs, dans un geste de « soutien total » envers les victimes, la Fondation Abbé Pierre a indiqué ce vendredi qu’elle allait définitivement changer de nom pour faire disparaître le nom du prêtre catholique français.
Par ailleurs, la Fondation Abbé Pierre a annoncé sa volonté de fermer définitivement le lieu de mémoire qui lui était entièrement dédié à Esteville. C’est dans ce modeste village de Seine-Maritime qu’il avait été enterré en 2007, après y avoir passé plusieurs années de sa vie.
Ce n’est pas tout pour la Fondation Abbé Pierre, bien décidée à faire toute la lumière sur les agissements de son fondateur : une commission d’experts indépendants va parallèlement être constituée « afin notamment de comprendre et d’expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l’Abbé Pierre d’agir comme il l’a fait pendant plus de 50 ans », ont précisé les organisations dans un communiqué commun.
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