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"La dictature est tombée", déclare Ioulia Timochenko

KHARKIV, Ukraine (Reuters) - L'opposante Ioulia Timochenko, libérée de prison samedi, a déclaré que le peuple ukrainien avait fait tomber la dictature en Ukraine et ajouté que tout devait être fait pour que les manifestants tués à Kiev ne soient pas morts en vain. "Notre patrie va de nouveau pouvoir voir le soleil et le ciel à présent que la dictature est tombée", a-t-elle dit à la presse dans sa première déclaration après sa libération. Elle a ajouté que tout devait être fait pour que "pas une seule goutte de sang n'ait été versée en vain". L'ex-Premier ministre avait été condamnée en 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Mais les députés ont modifié le code pénal, faisant tomber l'article qui avait précipité sa condamnation, et l'opposante a recouvré sa liberté samedi, quittant l'hôpital pénitentiaire de Kharkiv, dans le nord-est du pays, où elle était détenue. Figure de la "révolution orange" de l'hiver 2004, Timochenko avait su alors enthousiasmer les foules, faisant preuve d'un charisme dont sont privés les chefs de file de la contestation qui a éclaté en novembre dernier. Son parti Batkivchtchina (Mère-Patrie) a annoncé que Timochenko allait se rendre sur la place de l'Indépendance, coeur de la contestation, à Kiev, dont la ville de Kharkiv est distante de 400 km. Vendredi soir, quelques heures après la signature de l'accord de sortie de crise, les députés de la Rada ont retiré du code pénal l'article sur lequel se fondait sa condamnation mais le texte devait être ratifié par Viktor Ianoukovitch. Samedi matin, ils ont accéléré la procédure en votant un texte dont l'application n'était plus dépendante de la signature de l'homme qui a battu de justesse Timochenko à l'élection présidentielle de février 2010. "En vertu de la loi ukrainienne, ma mère est déjà une personne libre", déclarait dans la matinée sa fille, Evguenia Timochenko, en larmes, avant de rallier Kharkiv. Ioulia Timochenko, aujourd'hui âgée de 53 ans, a été condamnée en 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir dans le cadre d'un contrat sur le gaz négocié avec la Russie alors qu'elle dirigeait le gouvernement. Son procès avait été qualifié de "procès politique" par l'Union européenne. Un de ses proches, Oleksander Tourchinov, a été élu samedi matin à la présidence du Parlement à la suite de la démission de Volodimir Ribak, allié de Ianoukovitch. Pavel Polityuk; Henri-Pierre André pour le service français