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L'ex-Premier ministre égyptien Ahmed Chafik blanchi

La justice égyptienne a acquitté jeudi le dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, Ahmed Chafik, dans l'une des affaires de corruption où il était impliqué, et abandonné les poursuites contre lui dans une autre, ouvrant la voie à son retour sur la scène politique. /Photo prise le 6 février 2013/REUTERS/Jumana El Heloueh

par Tom Perry et Yasmine Saleh LE CAIRE (Reuters) - La justice égyptienne a acquitté jeudi le dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak, Ahmed Chafik, dans l'une des affaires de corruption où il était impliqué, et abandonné les poursuites contre lui dans une autre, ouvrant la voie à son retour sur la scène politique. Ancien général de l'armée de l'air, comme Hosni Moubarak, Ahmed Chafik a quitté l'Egypte l'an dernier pour les Émirats arabes unis après avoir été battu à l'élection présidentielle par le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi. Plusieurs actions en justice ont été intentées contre lui après sa défaite face à Mohamed Morsi, lequel a été déposé par l'armée le 3 juillet dernier après de grandes manifestations contre son régime. Jeudi, un tribunal du Caire a prononcé un non lieu dans une affaire de corruption pour laquelle il était poursuivi avec les deux fils d'Hosni Moubarak, Alaa et Gamal. Ces derniers ont également bénéficié d'un non lieu mais ils restent emprisonnés pour d'autres accusations de corruption. Un autre tribunal, saisi de la vente présumée illégale de terrains publics à l'époque où Ahmed Chafik était ministre de l'Aviation civile, avant d'être promu Premier ministre pendant la révolution de 2011, a renvoyé le dossier au procureur, qui peut choisir d'abandonner les charges ou de demander un complément d'enquête. HAGEL APPELLE SISSI Puisqu'il n'y a plus de procédures judiciaires en cours contre lui, Ahmed Chafik devrait voir son nom rayé dans les prochains jours de la liste des personnes contre lesquelles un mandat d'arrêt a été lancé, ont dit des sources judiciaires. Il sera alors libre de rentrer en Egypte et de reprendre des activités politiques, même s'il a dit en septembre qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle si le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al Sissi, décide de s'y présenter. Le chef d'état-major de l'armée, qui entretient le doute sur ses intentions, a reçu jeudi un appel téléphonique du secrétaire à la Défense américain, Chuck Hagel. Tout en se disant "attaché à la relation entre les États-Unis et l'Egypte en matière de Défense" - fragilisée par la suspension d'une partie de l'aide militaire américaine -, Chuck Hagel a dénoncé les récentes opérations policières visant des organisations non gouvernementales et des activistes pro-démocratie, a indiqué le Pentagone. Il a aussi dit au général Sissi que les chefs d'accusation de "conspiration avec l'étranger" retenus mercredi contre Mohamed Morsi et d'autres dirigeants des Frères musulmans (voir ) compliquaient les efforts de réconciliation et n'allaient donc pas dans le sens d'une "Egypte stable, sûre, libre et démocratique". Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français