L'acteur américain Philip Seymour Hoffman est mort

L'acteur américain Philip Seymour Hoffman, qui avait remporté en 2006 l'Oscar du meilleur acteur pour le rôle-titre du film "Truman Capote", a été retrouvé mort dimanche après-midi dans son appartement de Manhattan à New York. Il était âgé de 46 ans. /Photo d'archives/REUTERS/Robert Galbraith

par Victoria Cavaliere NEW YORK (Reuters) - L'acteur américain Philip Seymour Hoffman a été retrouvé mort dimanche après-midi dans son appartement de Manhattan à New York, vraisemblablement victime d'une overdose, a-t-on appris de source policière. Il était âgé de 46 ans. Alertés par un proche de l'acteur, les secours ont retrouvé le corps du comédien avec, d'après le New York Times citant un enquêteur, une seringue dans le bras et, à ses côtés, un sachet contenant de l'héroïne. Phil Seymour Hoffman avait trois enfants avec sa compagne, Mimi O'Donnell. "Nous sommes dévastés par la perte de notre Phil adoré et apprécions les nombreux témoignages d'amour et de soutien que nous recevons de la part de tous", a dit cette dernière dans un communiqué diffusé par l'agent du comédien. Né en 1967 dans le nord-ouest de l'Etat de New York, près de Rochester, Philip Seymour Hoffman avait remporté en 2006 l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle-titre dans le film "Truman Capote", biopic du célèbre écrivain. Cet acteur venu du théâtre avait également été nommé à trois reprises pour l'Oscar du meilleur second rôle, la dernière fois en 2013 dans "The Master", de son ami Paul Thomas Anderson, inspiré de la vie de Ron Hubbard, le fondateur de la scientologie. Son premier rôle marquant, après une dizaine d'autres plus mineurs, lui avait d'ailleurs été offert par le même Anderson dans "Boogie Nights", en 1997, où il incarnait un homosexuel dans le milieu de l'industrie pornographique. Même s'il apparaissait dans des films commerciaux comme "Twister" ou la série "Hunger Games", Hoffman était surtout associé au cinéma indépendant qui l'appréciait pour ses interprétations de personnages complexes et troublants comme dans "Happiness" (1998) où il joue le rôle d'un pervers téléphonique. Mais il pouvait aussi incarner des personnages tendres comme dans "Magnolia" (Anderson, 1999), dans lequel il interprétait un infirmier angélique. "UN VRAI TRÉSOR" Evoquant les drogues dans une interview à CBS en 2006, il disait avoir abusé de toutes les substances qui lui étaient passées entre les mains. "J'ai tout aimé", ajoutait-il. "C'est un jour horrible pour ceux qui ont travaillé avec Philip", a réagi l'acteur Tom Hanks, qui a partagé avec lui l'affiche de "La guerre selon Charlie Wilson", où Philip Seymour Hoffman interprétait un agent de la CIA montant avec un élu républicain du Texas et une milliardaire anticommuniste une filière d'armement des moudjahidine afghans en lutte contre l'armée soviétique. Jeff Bridges, qui avait joué avec lui dans "The Big Lebowski" des frères Coen, a salué "un type merveilleux et si talentueux, un véritable trésor". Pour le studio Lionsgate, qui produit la série des "Hunger Games", il était "l'un des acteurs les plus doués de sa génération". Le mois dernier, Philip Seymour Hoffman avait participé au festival du film de Sundance, dans l'Utah, pour une avant-première de "A Most Wanted Man" ("Un homme très recherché"), un film d'espionnage d'Anton Corbijn inspiré d'un roman de John le Carre dans lequel il incarne l'espion allemand Günther Bachmann. Il avait alors confié à Reuters combien ce personnage d'espion résonnait en lui. "C'est un type assez solitaire, obsessionnel, impitoyable avec lui de bien des manières. Des traits de caractère qu'un grand nombre de gens portent à un stade ou un autre", ajoutait-il. Avec Chris Francescani, Angela Moon et Chris Michaud; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français