L’île de Pâques ne s’est pas effondrée, elle a résisté
La civilisation ancienne de l’île de Pâques qui a construit les imposants moaï n’a pas disparu subitement après avoir épuisé ses ressources, comme le décrit la célèbre théorie de l’effondrement, du nom du livre de Jared Diamond. Une étude génétique récente atteste d'une continuité génétique entre des individus ayant vécu entre 1670 et 1950 et les populations locales.
C’est un morceau de terre perdu au milieu du Pacifique. Située à 3700 kilomètres des côtes chiliennes, l’Île de Pâques fascine d’abord pour les moaï, ces immenses visages de pierre sculptés dans la roche volcanique.
Mais ses mégalithes légendaires ne sont pas la seule raison de la célébrité de l’île. Car jusqu’à présent, ce petit territoire de 163,6 km² était le symbole de ce qu’on appelle l’écocide. Une thèse défendue par certains savants, dont Jared Diamond est le plus célèbre (il a signé le livre à succès "Effondrement"), selon laquelle la mauvaise gestion des ressources naturelles a éradiqué plusieurs grandes civilisations anciennes.
Déforestation et surexploitation de la faune locale auraient, selon cette théorie, entraîné une chute démographique. Ainsi, l’île serait passée de 15.000 habitants à seulement une poignée en quelques siècles.
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Si ces postulats font écho à nos sociétés contemporaines et servent à alerter sur les ravages du dérèglement climatique lié aux activités anthropiques, ils ne témoignent pas toujours de ce qui s’est réellement passé.
À ce titre, de récentes recherches sont en train de faire vaciller cette thèse. La dernière étude en date, une série d’analyses génétiques publiée le 11 septembre 2024 dans la revue Nature, réfute complètement l’idée d’un déclin démographique sur l’Île de Pâques. On rembobine.
Des prélèvement sur des os d'anciens habitants de l'île de Pâques
Peuplée par des polynésiens aux alentours du 12e siècle, soit relativement tard par rapport à l’histoire de l’humanité, les habitants de l’île de Pâques, Rapanui de leur nom originel, auraient disparu vers 1600.
Une équipe internationale de chercheurs a arpenté les réserves du Musée de l’Homme et a prélevé une infime quantité de poudre des os pétreux et des dents de 15 individus ayant vécu dans l’archipel entre 1670 et 1950. Soit après le supposé “écocide”, et l’arrivée des Européens en 1770.
Afin d’obteni[...]