L’étonnante flexibilité des noms au Brésil
“Quel est ton nom ?” C’est toujours la première question que l’on vous pose au Brésil lors d’un premier contact.
Le nom, c’est le prénom !
Attention au piège : au Brésil, le nom c’est le prénom, le plus utilisé dans la vie courante et même professionnelle. Peu de formalisme. Mais c’est plus subtil : parfois, en cas de prénom commun comme Antonio ou Maria ou pour d’autres raisons, on utilisera le sobrenome, le nom de famille. Il n’y a pas vraiment de règle, juste de l’habitude et de la praticité. Une autre pratique courante au Brésil est l’utilisation d’un surnom ou apelido. Qui s’intéresse un tant soit peu au futebol le sait bien : beaucoup de joueurs brésiliens sont connus par leur surnom, comme le “roi Pelé”. Mais cela peut aussi s’appliquer à un président de la République : Luiz Inácio da Silva est devenu Lula pour tous et quasi officiellement ! On aime bien aussi abréger les prénoms trop longs : un diminutif est plus chaleureux, plus intime. Fernando devient Nando ; Rosangela, Rô ; José, Zé ; Francesca, Chica ; Raimundo, Rai ; Juliana, Ju…
Des noms de famille au choix
Par contre, pour les noms de famille, c’est une histoire plus compliquée. En fait, on a l’impression que chacun fait un peu ce qu’il veut : tout commence par le choix du ou des parents à la naissance de l’enfant. Lequel peut recevoir un seul nom de famille… ou alors beaucoup plus ! Un exemple : pour l’état civil brésilien, il s’appelle Oscar Ribeiro de Almeida Niemeyer Soares Filho ; pour le monde entier, son nom est célèbre et se résume simplement à Oscar Niemeyer. Mais le nom de Niemeyer est celui de sa grand-mère maternelle d’ascendance allemande, pas celui de ses parents ! Au Brésil, on choisit son nom.
On connaît rarement le nom officiel et complet des gens hors d’un contexte administratif. Chaque fois que j’en ai l’occasion, comme avec mes étudiants, c’est une invitation à un véritable voyage dans l’immigration brésilienne des siècles derniers. Bien sûr les noms d’origine portugaise prédominent mais, en particulier dans le sud du pays, ils cohabitent avec plein d’autres origines. Vous pourriez bien tomber sur un Gilberto Soares Manzini Neuman Yamazaki ! Mais un de ces noms pourrait tout aussi bien être espagnol, polonais ou… français ! Le grand brassage.
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