L’émotion de la mère de Nahel à la marche contre les violences policières : « Il a tué mon fils, il m’a tuée »
FRANCE - Si de nombreux fidèles se sont rassemblés à Marseille pour la venue du pape François, à Paris c’est dans une tout autre ambiance qu’a eu lieu l’une des nombreuses manifestations « contre les violences policières et le racisme systémique » organisée en France ce samedi 23 septembre.
Et près de trois mois après la mort de Nahel à Nanterre, l’émotion était encore palpable, notamment pour la mère de l’adolescent tué par un tir de policier le 27 juin. Filmée, la scène avait déclenché plusieurs semaines d’émeutes à travers la France.
Depuis l’arrière d’un véhicule, Mounia s’est exprimée devant les manifestants, comme le montrent les images filmées par notre journaliste sur place et visibles dans la vidéo en tête d’article.
« Merci d’être venu pour tous nos enfants, pas que pour Nahel », a commencé par déclarer la mère de famille endeuillée. Et pour ses premiers mots au micro, elle a tout de suite demandé « une marche dans le calme » pour « ne pas influencer la police à nous mettre des coups, à nous frapper, à nous faire une misère ».
Après avoir réitéré sa demande d’une marche dans le calme et avoir scandé le slogan « Justice pour Nahel », Mounia a souhaité se confier. « J’ai juste quelque chose à vous dire, c’est ce que c’est dur pour moi, c’est très difficile. Parce que j’ai plus personne. J’ai ma famille mais j’ai plus mon fils », a-t-elle lâché, très émue.
« Quand je rentre chez moi, je me sens vide. Il a tué mon fils, il m’a tuée, c’est pareil », ajoute-t-elle avant d’expliquer avoir des difficultés à continuer de parler. Un discours qui a rapidement laissé place à de nombreux applaudissements et des slogans « Justice pour Nahel » pour couvrir les larmes de la maman.
Des incidents et des blessés à Paris
Mais contrairement au souhait de Mounia, des débordements ont été rapportés lors de cette manifestation organisée à Paris où entre 9 000 et 15 000 personnes étaient rassemblées. Selon l’AFP, une voiture de police a été caillassée et une banque dégradée sur le parcours du cortège.
Les conséquences d’un pré-cortège constitué d’individus cagoulés devant les organisations et collectifs ayant appelé à la mobilisation. Ce groupe d’individus habillés en noir a dégradé la vitrine d’une agence bancaire de la Caisse d’Épargne non loin de la station Anvers.
Ils ont ensuite jeté des projectiles sur une voiture de police coincée dans la circulation, boulevard de Clichy. La voiture a été attaquée « à coups de barre de fer », a indiqué la préfecture de police de Paris, obligeant un policier à sortir son arme à feu devant les manifestants.
Une « intervention des BRAV-M a permis de faire cesser l’action et mettre à l’abri » les policiers présents dans le véhicule, a également précisé la préfecture de police, qui n’a pas évoqué d’interpellations à ce stade.
Trois personnes ont été interpellés à indiqué le prefet de police de Paris Laurent Nuñez. Les policiers ont été « pris à partie de manière extrêmement violente par des individus cagoulés, prêts à en découdre », a-t-il indiqué sur BFMTV. Cette attaque contre la police a d’ailleurs été dénoncée par Gérald Darmanin sur les réseaux sociaux.
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