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L’écrivain Salman Rushdie poignardé

Salman Rushdie devait donner une conférence dans une université de l’État de New York ce vendredi 12 août près de Buffalo. Henry Reese (cofondateur et président de City of Asylum à Pittsburgh) et lui devaient s’entretenir sur le rôle des États-Unis comme refuge et lieu d’asile pour les écrivains persécutés.

Peu avant le début de l’évènement, un homme l’a “poignardé ou frappé”, a rapidement rapporté l’agence Associated Press. L’agresseur a immédiatement été arrêté, tandis que le romancier était transporté à l’hôpital. Le New York Times rapporte que Salman Rushdie a été poignardé à plusieurs reprises au cou mais n’a pas dû être réanimé sur place. La gravité de ses blessures n’est pas connue. Henry Reese a été blessé à la tête mais plus légèrement, explique la BBC.

La prestigieuse association d’écrivains PEN International a réagi pour condamner l’attaque et apporter son soutien à Salman Rushdie sur Twitter :

Des menaces de mort depuis plus de trente ans

Cet intellectuel américano-britannique d’origine indienne a longtemps été placé sous protection policière en raison d’une fatwa lancée contre lui par l’ayatollah Khomeyni en 1989 après la publication des Versets sataniques, son quatrième roman, l’année précédente. La sortie de ce roman, qui avait été en lice pour le prestigieux prix Booker (prix que Rushdie avait déjà remporté en 1981 pour Les enfants de minuit), avait déchaîné les passions, certains islamistes le jugeant blasphématoire.

“Ce livre de Rushdie a suscité de vives protestations à travers le monde”, rapporte aujourd’hui, laconique, l’agence Iran Press depuis Téhéran.

“L’auteur a été placé sous protection policière par le gouvernement du Royaume-Uni pendant de nombreuses années et il a fait l’objet de nombreuses menaces d’assassinat. Plusieurs librairies ont été attaquées et le roman a été interdit dans de nombreux pays, dont l’Inde, ” se souvient le site indien Scroll.

Le quotidien britannique The Guardian note qu’une prime de 2,8 millions de dollars avait été offerte à quiconque assassinerait Salman Rushdie (une somme portée à 3,3 millions il y a dix ans par une fondation religieuse iranienne semi-officielle) et ajoute que “le gouvernement iranien a depuis longtemps pris ses distances avec le décret de Khomeyni, mais le sentiment anti-Rushdie persistait”.

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