Dans l’école russe de Londres, où les élèves “apprennent l’utilisation d’une kalachnikov”

“Située dans une demeure victorienne à la façade blanche, l’école se trouve à un petit kilomètre de l’ambassade russe, décrit The Sunday Times. Dans l’entrée et aux murs de plusieurs salles de classe trônent des portraits de Vladimir Poutine.” Le décor est planté. Lundi 2 septembre, les quelque soixante élèves de cet ensemble scolaire londonien (auxquels s’ajoutent quarante en cours du soir) ont effectué leur rentrée en grande pompe, “accueillis par l’adjoint de l’ambassadeur et une cérémonie de levée des couleurs”.

Fondé dans les années 1950, au lendemain de la mort de Staline, l’établissement “avait à l’origine pour but d’éduquer les enfants de diplomates” installés au Royaume-Uni. Les trois quarts des élèves, âgés de 7 à 18 ans, ont, encore de nos jours, un lien de parenté avec les membres de la représentation russe, mais “il suffit de connaître la langue pour être accepté moyennant des frais d’inscriptions de 1 000 livres [1 185 euros] annuels”. D’après le quotidien conservateur, une poignée d’élèves disposeraient ainsi de la nationalité britannique.

Exemption diplomatique

Problème, “les enseignants suivent le programme russe, qui s’est radicalisé et militarisé” depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. “Les manuels d’histoire ont été mis à jour à la hâte l’an dernier pour présenter la guerre comme une mission historique et qualifier Kiev de pantin de l’Occident dont le but serait de déstabiliser la Russie”, explique le journaliste Tom Ball.

Lors de la précédente année scolaire, l’établissement dispensait en outre des “cours hebdomadaire d’une heure sur les manœuvres militaires et les premiers soins dans le cadre de leçons d’autodéfense”. D’après des documents consultés par le journal dominical, les élèves “apprenaient aussi les principes d’utilisation d’une kalachnikov, comment tirer avec, la démonter, la lubrifier”.

Adossée à l’ambassade russe, l’école bénéficie “d’une exemption diplomatique” et ne reçoit donc aucune visite de l’inspection britannique. “Il en existe environ quatre-vingts partout dans le monde, ajoute The Sunday Times. L’an dernier, la Pologne a pris la décision inédite de fermer la sienne afin d’allouer les locaux au système d’éducation publique du pays, une décision qualifiée d’‘invasion’ par Moscou.”

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