Publicité

L'étrange lien amical entre Varsovie et Ankara

Recep Tayyip Erdogan, à Istanbul, le 4 mai.

Le gouvernement polonais, peu réputé pour son islamophilie, souhaite que la Turquie devienne membre de l'UE.

«La Pologne a soutenu et soutient encore aujourd’hui l’aspiration de la Turquie à rejoindre l’Union européenne», a affirmé, mardi, le président polonais Andrzej Duda, aux côtés de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Après une réception officielle à Varsovie, honneurs militaires inclus, les deux chefs d’Etat se sont retirés pour un entretien en tête à tête.

Il y a quelques années encore, on aurait probablement interprété cette démonstration d’unité comme un plaidoyer pour une meilleure compréhension entre les peuples – la Pologne catholique d’un côté, la Turquie musulmane de l’autre. En 2017, la déclaration de Duda marque surtout un désaccord de plus du gouvernement de droite nationaliste polonais avec ses partenaires européens. A la suite des dérives autoritaires d’Erdogan depuis le putsch raté en août 2016 et une grave crise politique avec ses partenaires de l’Otan, notamment les Etats-Unis et l’Allemagne, les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE sont au point mort.

Officiellement, Erdogan s’est déplacé en Pologne pour assister à un forum économique turco-polonais. Des accords de coopération au niveau militaire, économique et culturel ont été signés. Mais son voyage a surtout une forte importance symbolique : il s’agit de la première visite bilatérale du président turc dans un pays européen après le coup d’Etat manqué de 2016. Si Varsovie et Ankara entretiennent traditionnellement de bonnes relations, le choix pour la Pologne étonne. «Cela fait un moment qu’Erdogan ne cesse de reprocher aux Européens d’être hostiles à l’Islam. Or, en Europe, il n’y a probablement aucun gouvernement qui se serve d’une rhétorique aussi ouvertement islamophobe que celui de Varsovie», remarque le politologue polonais Adam Balcer.

Peur de l’alliance Russie-Turquie

Balcer se dit préoccupé que cette visite porte atteinte à l’image de la Pologne. Il était invité au (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Fraude fiscale: un espion suisse pourrait éviter la prison ferme
Venezuela : les gouverneurs de l’opposition refusent de prêter serment
Fraction Armée Rouge: quarante ans après, une cicatrice toujours ouverte
A Téhéran, leçon de géographie maritime pour président américain «ignorant»
Une ministre suédoise témoigne du harcèlement «au plus haut niveau»