L'équipe de France, une installation éphémère et interactive

L'équipe de France après son second but face à l'Allemagne mardi soir au Stade de France.

Et si c'était cette faculté d'adaptation permanente qui faisait le sel des prestations tricolores de l'ère Deschamps ?

Quoi retenir de la semaine un brin poussive (2-2 devant les Islandais en amical, 2-1 sur un penalty de farceur mardi contre la Mannschaft allemande en Ligue des Nations) des Bleus, en attendant la session de novembre avec un voyage à Rotterdam et la réception de l’Uruguay ? Un détail passionnant : le passage du 4-4-2 (quatre défenseurs, quatre milieux et deux attaquants) au 4-3-3 qui a permis à Antoine Griezmann et consorts de retourner le match contre les Allemands, en abandonnant donc la formule canonique – le 4-4-2 – qui avait permis aux Tricolores de devenir champions du monde à l’issue du Mondial russe.

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Et son corollaire : l’absence de visage autre que celui des joueurs, c’est-à-dire de style. Ceux qui ont fait le voyage en Russie ont été surpris, à leur retour, de la sévérité des jugements sur l’expression tricolore, taxée par exemple de «défensive» (avec 11 buts inscrits en quatre matchs à élimination directe, là où l’Espagne en avait inscrit 4 en 2010 sous un déferlement d’admiration planétaire ?) et surtout de spéculative, comme si les Bleus attendaient que leurs adversaires se foutent dedans pour les punir. C’est faux: sous la mandature de Didier Deschamps, l’équipe de France n’a pas plus ce visage spéculatif qu’une autre, manière de dire qu’elle en a beaucoup; le plus possible si l’on écoute ses joueurs, conquis par l’adaptation permanente qui fait le sel des prestations tricolores.

Un charme secret : il existe contre tel adversaire, tel jour et ne repasse jamais, parce qu’il appartenait à cet adversaire-là et à ce jour-là. Une installation éphémère et interactive (il y a une équipe en face), qui s’évanouit à la manière d’un dispositif – artistique ou non – qui s’autodétruirait au coup de sifflet final. On n’est pas à l’abri de voir les Bleus attaquer: c’était (...)

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