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Léonide Pliouchtch, mathématicien et ex-dissident soviétique, est mort

Autoridsation : from family of Ternovsky.

Interné en 1972 en asile psychiatrique pour «menées antisoviétiques», il est mort jeudi à Paris. Léonide Pliouchtch vivait en France depuis 1976.

Peu de gens se souviennent encore des ex-dissidents soviétiques et pourtant ils ont marqué leur temps. Léonide Pliouchtch, qui s’est éteint aujourd’hui à Paris à l’âge de 76 ans, est l’un de ceux-là. Ce mathématicien, né dans une famille ukrainienne exilée au Kirghizistan en 1939, devint le symbole de la répression de l’Union soviétique finissante de Léonide Brejnev. Arrêté en 1972, il fut condamné un an plus tard en son absence et sans avocat à être interné en… asile psychiatrique. L’homme était accusé de «menées antisoviétiques» et diffusion de «textes dactylographiés».

«La peur de devenir fou m'envahissait»

Rarement une affaire avait suscité un tel mouvement d’opinion. Dans le pays, sa cause fut défendue par le physicien nucléaire russe Andreï Sakharov, fait Prix Nobel de la Paix en 1975, et à l’étranger par les ONG des droits de l’homme comme Amnesty International, les associations de mathématiciens et les intellectuels engagés de divers pays, dont ceux de France. Ses conditions de vie dans l’hôpital psychiatrique Serbsky de Moscou qui le déclara psychotique et celui de Dniepropetrovsk en Ukraine, où il fut interné pendant trois ans, ont ému l’opinion. Il reçut de fortes doses de médicament au point d’être affecté de terribles douleurs. «Sous l’effet des neuroleptiques, je ne tardais pas à sombrer dans un état de surdité émotive et morale, je perdais la mémoire, balbutiais des propos incohérents. Je ne tenais qu’à grand renfort d’incantations: ne rien oublier de tout cela, ne pas capituler. La peur de devenir vraiment fou m’envahissait», écrit Pliouchtch quelques années plus tard dans ses mémoires publiées en français sous le titre Dans le carnaval de l’Histoire.

«Il vit au milieu d’aliénés violents, soumis à des doses massives de médicaments qui le menacent de mort à tout instant : c’est là une des formes les plus (...)

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