Publicité

Léo Grasset de "DirtyBiology" conteste les accusations de violences sexuelles le visant, émoi chez les youtubeurs

Léo Grasset de
Léo Grasset de

Huit femmes accusent le youtubeur de violences sexuelles et psychologiques, révèle "Médiapart" dans une enquête. Le trentenaire "conteste totalement" les faits, qui suscitent de nombreuses réactions en ligne.

VIOLENCES SEXUELLES - Léo Grasset, l’un des youtubeurs français les plus suivis, est accusé par plusieurs femmes de violences sexuelles et psychologiques dans une longue enquête publiée par Mediapart ce jeudi 23 juin. Sept femmes dénoncent des violences psychologiques, tandis qu’une huitième, “Lisa”, ancienne partenaire de Léo Grasset, témoigne d’un viol commis à son domicile une nuit de juillet 2016. “Je lui dis plusieurs fois que je n’ai pas envie”, raconte-t-elle au média d’investigation, avant de décrire une scène violente au cours de laquelle il l’aurait “maintenue avec ses mains autour de son cou” puis “pénétrée avec des coups très forts”.

“Je conteste totalement les accusations relayées à mon encontre”, a réagi Léo Grasset ce jeudi 22 juin 2022 en fin d’après-midi. Indiquant avoir “toujours été attentif au consentement de l’ensemble de [s]es partenaires”, le youtubeur scientifique aux 1,3 million d’abonnés sur sa chaîne “DirtyBiology” dit se tenir à la disposition de la justice. À ce jour, aucune plainte n’a été déposée, souligne Mediapart.

“Il m’a kidnappée émotionnellement”

Aux côtés de Lisa, la youtubeuse Manon Bril, qui fait notamment des vidéos de vulgarisation sur l’histoire et la mythologie sur sa chaîne “C’est une autre histoire”, raconte à Mediapart que le jeune homme, avec qui elle a entretenu une relation durant plusieurs années, l’a “mise dans une insécurité émotionnelle énorme”. “Il m’a kidnappée émotionnellement”, ajoute-t-elle.

“Nous sommes toutes soudées et nous ne lâcherons rien.” Créatrice de la chaîne YouTube sur l’archéologie et l’histoire “Passé sauvage”, Clothilde Chamussy accuse de son côté Léo Grasset d’avoir instauré “un climat très sexualisé” non-consenti entre eux. “Je te toucherais bien les fesses, mais on n’est pas assez amis”, lui aurait notamment dit le trentenaire lors d’un festival en 2017. Un an plus tard, alors qu’elle travaille pour “Le Vortex”, une web-série co-créée par Léo Grasset, le jeune homme lui aurait lancé: “Espèce de sac à foutre” et “Espèce de gros sac à foutre”, avant de s’excuser plus tard.

“Viviane [de la chaîne YouTube Scilabus] et Clothilde m’ont rapporté que l’ambiance était particulièrement sexiste sur le tournage et que Léo avait eu des propos déplacés”, a confié à Mediapart Pierre Kerner, maître de conférences et youtubeur, qui travaillait également sur la web-série.

Certains youtubeurs alertés par des victimes

Depuis la publication de l’article de Médiapart, de nombreux youtubeurs ont fait part de leur choc sur les réseaux sociaux. “Impossible de trouver les mots”, a réagi Marie Lopez, connue pour sa chaîne “Enjoyhoenix”.

“Soutien aux victimes”, a réagi Romain Monté, de la chaîne “Linguisticae”. Celui-ci raconte avoir “confronté” Léo Grasset en avril 2020. Le trentennaire lui aurait dit “J’ai clairement des torts, hein. [...] Y’a un peu de slut-shaming là-dedans effectivement, un peu de vraie merde que j’ai faite ici et là, et du storytelling.” Et Romain Monté d’ajouter: “Je n’ai plus eu de contact avec lui depuis.”

“Toutes les femmes qui témoignent dans cette article ont un courage immense, on vous croit et on vous soutient”, souligne le grand reporter Charles Villa, qui a collaboré en 2019 avec Léo Grasset.

“Nous sommes mal entraînés à savoir écouter, voir et comprendre ce qu’il se passe, parfois à côté de nous. Nous devons mieux écouter. Sinon les victimes se taisent”, ont écrit sur Twitter Vled Tapas et Thomas Durand de la chaîne “La tronche en biais”. Selon Médiapart, les deux youtubeurs ont été alertés en 2019 au sujet de Léo Grasset. Il y a trois ans, Thomas Durand estimait que “cela ne repos[ait] sur rien de concret”.

À voir également sur Le HuffPost: Abad, Darmanin... La colère féministe contre le “gouvernement de la honte”

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI:

VIDÉO - Déclic - Marie Albert : "J’étais journaliste, malheureuse et dépressive. Je subissais des violences sexuelles et sexistes. Et puis j’ai eu un déclic"