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L'élargissement de la PMA pas prioritaire, selon Collomb

Il est plus urgent de s'attaquer au chômage en France que d'ouvrir à toutes les femmes l'aide médicale à la procréation, a jugé dimanche le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. /Photo prise le 20 août 2017/REUTERS/Philippe Wojazer

PARIS (Reuters) - Il est plus urgent de s'attaquer au chômage en France que d'ouvrir à toutes les femmes l'aide médicale à la procréation, a jugé dimanche le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. L'ancien maire de Lyon, invité du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI, ne s'est pas directement opposé à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes célibataires et les couples de femmes mais il a insisté sur les "problèmes" qu'induirait une telle mesure. "Ça pose sans doute un certain nombre de problèmes mais il faudra mettre des garde-fous", a estimé Gérard Collomb. La secrétaire d'Etat à l'Egalité hommes-femmes, Marlène Schiappa, a déclaré au même moment, sur France 3, que le débat sur l'élargissement de la PMA devrait s'ouvrir en 2018 dans le cadre d'"états généraux de la bioéthique" avant le début du travail législatif. Prié de dire s'il soutiendrait ce projet, le ministre de l'Intérieur a répondu : "Je proposerai que l'on puisse résoudre le problème du chômage avant de s'attaquer aux problèmes civilisationnels" "Pour moi, la priorité est toujours économique et sociale", a-t-il encore dit. Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a ouvert la voie à une modification de la législation sur la question en se prononçant, au mois de juin, pour un élargissement aux couples de femmes et aux femmes seules. Cette décision, attendue depuis sa saisine en février 2013 au coeur du débat sur le mariage homosexuel et l'adoption pour les personnes de même sexe, a constitué un tournant dans un débat épidermique. Le gouvernement a fait savoir dans la foulée, par le biais de son porte-parole Christophe Castaner, qu'il suivrait l'avis de la CCNE en cherchant "le plus large consensus" et en évitant toute "crispation". La Manif pour tous, mouvement à la pointe de la contestation contre la loi Taubira de mai 2013 et qui lutte sans répit contre "la PMA sans père", a pour sa part dénoncé un avis "en décalage complet avec les aspirations des Français" et demandé à Emmanuel Macron de s'épargner un débat "inutile". En France, l'aide médicale à la procréation est aujourd'hui réservée aux couples hétérosexuels infertiles. La PMA pour les couples de lesbiennes ou les femmes célibataires est autorisée dans certains autres pays d'Europe, comme le Royaume-Uni, l'Espagne ou la Belgique. (Simon Carraud, édité par Eric Faye)